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Insuffisance rénale chronique : pas assez de greffes en France

A fin 2007, près de 61 000 personnes étaient traitées pour une insuffisance rénale chronique (IRC) en France, avec une prise en charge très hétérogène selon les régions, souligne une étude de l’Assurance maladie présentée mardi matin à Paris.

Parmi ces 61 000 patients, 45% d´entre eux sont greffés et 55% sont dialysés. Parmi ces derniers, 92% sont en hémodialyse et seulement 8% en dialyse péritonéale (soit 4% de l´ensemble des malades souffrant d´IRC). Mais cette moyenne cache de grandes disparités géographiques : la dialyse péritonéale concerne 25% des patients en Franche Comté et moins de 3% en Aquitaine.

« Cette hétérogénéité est très frappante », commente le Pr Huber Allemand, médecin conseil national. Selon le rapport Rein (Réseau Epidémiologie Information Néphrologie) réalisé en 2007 par l’Agence de biomédecine, elle ne peut s´expliquer uniquement par des raisons médicales et dépend aussi largement de la pratique des médecins, du choix des malades et de l´organisation de l’offre de soins.

En matière de comparaison internationale, l’activité de greffe est plus soutenue dans d´autres pays : la proportion de malades en IRC greffés est de 54% en Suède, 56% aux Pays-Bas, 60% en Finlande et 70% en Norvège. Le pourcentage de malades sous dialyse péritonéale est également plus élevé dans certains pays d´Europe du Nord (10% aux Pays-Bas, 11% en Suède, 14% au Danemark) et au Royaume-Uni (10%). « Il existe donc un fort potentiel de développement de ce mode de prise en charge », relève l’Assurance maladie.

Concernant le coût de la prise en charge de l´IRC en France, il représente plus de 4 milliards d´euros en 2007 qui se répartissent à près de 77% pour l’hémodialyse, 5% pour la dialyse péritonéale et 18% pour la greffe de rein. L’hémodialyse est le mode de traitement le plus coûteux avec 88 608 € par an, contre 64 450 € pour la dialyse péritonéale. Le coût de la greffe est pour sa part estimé à 86 471 € la première année, puis 20 147 € les années suivantes. « La greffe, qui a pour bénéfice évident l’amélioration de la qualité de vie des malades, est aussi la modalité la plus économique. C’est la voie royale », souligne le Pr Allemand.

Cette question pose inévitablement celle du nombre de donneurs vivants : seules 8% des greffes de rein ont été réalisées grâce à des donneurs vivants en France en 2007 (ce pourcentage variant de 0 à 15% selon les régions), contre 30 à 50% en Europe du Nord et aux Etats-Unis. L’Assurance maladie appelle donc au développement de l´information sur le don de greffon.

L’an dernier en France, quelque 14 400 patients étaient inscrits sur liste d´attente pour bénéficier d’une greffe d´organe, un chiffre en hausse de 5% par rapport à 2008. Seuls 4 580 d’entre eux ont pu effectivement recevoir une greffe (cœur, bloc cœur-poumon, poumon, foie, rein, pancréas ou encore intestin).

Catherine Holué – Egora.fr
 

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