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Damien : la greffe, pas toujours facile à accepter

Je viens de tomber par hasard sur renaloo.

Je fais des recherches dans le cadre de mes études, car je dois réaliser un plan média sur un sujet humanistes. J’ai choisi les dons d’organes. en fait je n’ai pas vraiment choisi, je ne me souviens pas avoir réellement choisi d’être concerné par ce sujet.

Je m’appelle Damien j’ai 22 ans et je fête cette année mes 11 ans de transplantation rénale. 11 années durant lesquelles j’ai tenté d’oublier que j’avaisété greffé. Je ne considérais pas cette situation comme un handicap, mais je n’aimais pas cette impression d’être “différent”.

Je le vivais normalement jusqu’à mes 14 ans environ.

Je suis né avec une malformation rénale, à quatre mois on m’enlevait le rein gauche, le droit a tenu bon jusqu’à ma huitième année. Puis je suis passé en dialyse pendant un an, première greffe, tout va bien pendant une semaine, je fais une oclusion intestinale, le greffon est étouffé, et j’attrape suite à ça une septisémie, retour en dialyse pendant deux ans.

Le jour demes 11 ans, deuxième greffe, tout va mieux ? Non.

Physiquement oui, tout va mieux, mais psychologiquement quand on entre dans l’adolescence, il n’est pas bon d’être différent. Je suis trop petit, trop poilu (la conséquence des médicaments), j’en veux à la terre entiere et surtout à mes parents de ne pas avoir été capable de me fabriquer “normalement”.

A 17 ans, les effets de la greffe ont disparu, je me fonds dans la masse et j’oublie… partiellement. Le soir mes cicatrices me rappellent la situation.

Mais l’humour et la bonne humeur me permettent de me construire une nouvelle identité, je ne suis plus le “greffé de service”, je suis Damien, le mec marrant. C’est mieux que rien.

Et aujourd’hui le sujet remonte à la surface, je dois inciter le grand public aux dons d’organes… et je n’y arrive pas. Comme si ce sujet ne me concernait plus. J’ai pas envie de “vendre” ça. Quand je pense aux personnes qui refusent de donner leurs organes, je n’ai que de la rage et de la colère qui me viennent.

Je n’arrive pas à expliquer et concerner le grand public sur le don d’organes.

Tout le problème est là : il est facile de s’adresser à des personnes greffées et déjà concernées mais comment intéresser le public à ce sujet ?

Je finirai en disant qu’il est tout de même important de parler du don, même après la greffe, ne pas l’oublier ou le renier, car maintenant il est plus facile d’être transplanté que d’accepter le statut de transplanté.

Damien, le 7 avril 2004

 

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