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Jusqu’à quel âge – et jusqu’à quel poids – peut-on donner un rein à un proche ?

Le prélèvement d'un rein en vue de greffe chez des donneurs vivants de rein âgés et/ou obèses, bien sélectionnés paraît acceptable, rapportent des médecins britanniques.

La demande croissante de greffe, le développement du prélèvement des reins sur des donneurs vivants, conjugués au vieillissement de la population et à la progression de l'obésité, rend nécessaire de revoir régulièrement les critères de sélection des donneurs vivants.

L'acceptation des personnes âgées et obèses comme donneurs vivants reste controversée, en raison d'une incidence plus élevée des comorbidités et d'un risque plus important de complications postopératoires qui obligent à plus de prudence.

Le Dr Benjamin O'Brien de la London School of Medicine et ses collègues ont examiné l'expérience de leur centre pour évaluer la faisabilité de la néphrectomie chez des personnes plus âgées ou obèses.

Ils ont classé par groupes d'âge et d'indice de masse corporelle (IMC) les 383 néphrectomies réalisées chez des donneurs vivants au cours des cinq dernières années, dans une des unités de greffe les plus importantes du Royaume-Uni.

  • Un groupe de référence comprenait les donneurs âgés de 18 à 60 ans et d'IMC compris entre 20 et 30 kg/m2;
  • deux groupes portaient sur les personnes plus âgées et non obèses (entre 60 et 65 ans et à partir de 65 ans),
  • deux autres groupes comportaient des personnes obèses de 18 à 60 ans (de 30 à 35 et à partir de 35 kg/m2)
  • un dernier groupe était formé par des personnes âgées et obèses (à partir de 30 d'IMC et de 60 ans).

Il n'a pas été observé de différence statistiquement significative entre les groupes sur les paramètres opératoires comme la durée de l'intervention (un peu plus longue pour les personnes obèses) ou les pertes sanguines.

Le taux de complications précoces n'était pas différent, mais une analyse de sous-groupes a montré une incidence plus élevée des complications respiratoires pour les personnes les plus obèses (57% des sept donneurs d'IMC supérieur à 40 kg/m2 ont eu besoin d'antibiotiques pour une pneumonie suspectée).

Le suivi de ces donneurs fait état de changements significatifs après l'intervention sur les paramètres de la fonction rénale mais sans différence significative entre les groupes.

La mortalité était nulle et le taux de complications majeures était comparable et faible dans tous les groupes.

"Nos données montrent que la sécurité opératoire et l'évolution de néphrectomies faites chez ces donneurs est acceptable et comparable aux données de personnes plus jeunes non obèses", commentent les auteurs en insistant sur l'importance de bien sélectionner les donneurs.

Ils ne recommandent pas d'utiliser largement ces critères élargis en attendant plus de données mais ils estiment que leurs résultats sont encourageants.

Sources : dépêche APM du 27 juin 2012 / Transplantation, vol.93, n°11, p1158-1165
 

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