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Renaloo interpelle l’Assurance Maladie au sujet des génériques des antirejets

Depuis le 1er juillet 2012, le dispositif "tiers payant contre générique" s’applique en France de manière stricte. Cela signifie que les assurés qui refusent un générique doivent avancer les frais, le tiers payant ne s’appliquant pas. Ils pourront cependant se faire rembourser, a posteriori, par l’Assurance Maladie.

Seule exception à la règle : la mention "non substituable" portée de manière manuscrite par le médecin prescripteur sur l’ordonnance, avant le nom du médicament.

Nous sommes bien entendu favorables aux génériques, mais les antirejets sont des médicaments très spécifiques, dont les concentrations sanguines doivent demeurer les plus stables possibles. Outre les risques relatifs à l’observance, liés au changement d’aspect du médicament, la modification de l’excipient peut être à l’origine de telles variations.

Pourtant, et malgré les recommandations de prudence de la Société francophone de transplantation, les antirejets ne font pas partie de la liste des médicaments épargnés par ces mesures, bien au contraire.

Ainsi, le Mycophenolate Mofetil (MMF, commercialisé depuis 1992 sous le nom de Cellcept et génériqué depuis 2010) fait partie de la liste des 30 molécules retenues pour le "suivi spécifique national et individuel de la délivrance de médicaments génériques en 2012", avec un taux du substitution cible de 65%…

En outre, le dispositif semble s’appliquer de manière très hétérogène sur le territoire. Certaines CPAM ont en effet fait le choix d’un durcissement de la réglementation nationale, par exemple

  • En permettant la délivrance du princeps en cas de mention "non substituable" manuscrite sur l’ordonnance, mais sans application du tiers payant
  • En exigeant l’avance des frais sur l’ensemble de l’ordonnance, même si le refus de substitution ne concerne qu’un seul médicament.

Il s’agit de pressions financières difficiles, voire impossibles à supporter pour beaucoup de personnes greffées, déjà fortement touchées au plan social par la maladie.

La substitution imposée sans aucune précaution des antirejets chez les patients greffés nous paraît dangereuse et injuste pour les malades à qui elle s’adresse…

Il ne serait pas raisonnable qu’une application particulièrement rigide des textes conduise à des rejets et à la perte de greffons. Dans cette éventualité, la question de la responsabilité (des CPAM, du pharmacien responsable de la substitution) se poserait du reste de manière aiguë.

Pour toutes ces raisons, Renaloo vient d’adresser un courrier au Directeur Général de la CNAMTS, afin de demander l’ajout des antirejets à la liste des molécules exclues du dispositif, en attendant que des modalités de substitution encadrées par les médecins transplanteurs prescripteurs puissent être mises en oeuvre.

Mise à jour du 14 août 2012 : l'Assurance Maladie vient d'apporter une première réponse 

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