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Renaloo relance l’Assurance Maladie au sujet du dispositif “tiers payant contre générique” pour les immunosuppresseurs

En juillet dernier, Renaloo a alerté le directeur général de la CNAMTS au sujet du statut spécifique des médicaments antirejets et des risque de représentent pour les patients transplantés leur substitution sans aucune précaution.

La CNAMTS a apporté de premiers éléments de réponses le 13 août dernier et s'est engagée à les compléter avant la fin du mois.

Ce 9 septembre 2012, Renaloo vient d'adresser le courriel suivant à la directrice adjointe de l'Assurance Maladie :

Madame la Directrice,

Nous vous remercions pour les éclaircissements que vous avez bien voulu nous apporter, dans votre courriel du 13 août dernier, au sujet les modalités nationales d'application du dispositif tiers payant contre générique.

Nous souhaitons toutefois attirer votre attention sur le fait que, malgré les consignes que vous nous indiquez avoir transmises à votre réseau, de très nombreux témoignages de patients continuent de nous parvenir, confirmant que les disparités d'application sur lesquelles nous avions alerté la CNAMTS en juillet se poursuivent.
Elles correspondent à des durcissements locaux du dispositif national et entraînent des pressions financières particulièrement injustes pour des patients déjà fragilisés au plan social.

Par ailleurs, la problématique spécifique de la substitution du Mycophénolate Mofétil (MMF) sur laquelle nous avions attiré votre attention reste extrêmement aiguë.

En raison des différences d'excipients entre princeps et génériques et d'un générique à un autre, la substitution non contrôlée de médicaments immunosuppresseurs, à marge thérapeutique étroite, risque potentiellement de conduire à un déséquilibre du traitement, à des rejets de greffe ou à des manifestations de toxicité médicamenteuse extrêmement délétères pour les patients transplantés rénaux que nous représentons.
La Société francophone de transplantation et l'European Society of Organ Transplant ont d'ailleurs publié des recommandations spécifiques sur la substitution de ces médicaments.
Elles ne sont actuellement pas respectées par le dispositif tiers payant contre générique, qui impose la substitution sans aucune précaution et ceci depuis près de deux mois.

La situation actuelle met donc clairement en danger les patients transplantés traités par MMF.

En plus des surcoûts liés aux complications mentionnées plus haut, nous vous rappelons que toute perte de greffon liée à la substitution non contrôlée d'un immunosuppresseur entrainerait le retour en dialyse du patient concerné, avec des conséquences très importantes sur sa qualité de vie, sur son espérance de vie, mais aussi pour l'Assurance Maladie : le coût moyen d'une année post greffe s'élève environ à 20k€ contre 88k€ pour l'hémodialyse.

Si nous sommes très favorables, de manière générale, aux génériques, il nous semble cependant que le statut spécifique des immunosuppresseurs en transplantation nécessite des précautions et un encadrement particuliers.

Vous nous aviez indiqué mettre tout en oeuvre pour apporter une réponse à nos inquiétudes avant la fin du mois d'août. Pourriez-vous rapidement nous indiquer la positions de la CNAMTS sur ce dossier sensible.

Vous en remerciant par avance, nous vous prions de croire, Madame la Directrice, en l'assurance de nos meilleures salutations.

 

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