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Un gène de tolérance à la greffe de rein

Le gène PARVG pourrait constituer un biomarqueur de la « tolérance » à la greffe de rein et permettre de diminuer ou de supprimer le traitement antirejet de certains patients greffés. C’est ce que laissent espérer les travaux d’une équipe de l’Inserm, conduits chez des patients qui ont interrompu leur traitement immunosuppresseur.

La greffe de rein est le meilleur traitement de l’insuffisance rénale terminale. Chaque année, près de 3 000 patients en bénéficient et, en 2009, 33 000 personnes étaient porteuses d’un greffon rénal en France.

La greffe doit être associée à la prise d’un traitement immunosuppresseur, destiné à protéger le greffon contre la réponse immunitaire du patient.

Ce traitement réduit l’activité du système immunitaire et permet ainsi l’absence de rejet de l’organe reçu.

On sait que, pour différentes raisons, certains patients arrêtent de prendre leur traitement. On parle alors de non-observance. Cet arrêt s’accompagne en général d’un rejet de greffe très rapide. Mais dans de rares cas, le patient reste tolérant à sa greffe.

Ce phénomène intrigue les scientifiques qui cherchent à comprendre pourquoi et comment ces personnes tolèrent naturellement leur greffon.

Un gène identifié

De précédents travaux ont montré que 49 gènes sont exprimés de façon différente dans les cellules sanguines des personnes tolérantes à leur greffon en l’absence de traitement immunosuppresseur, par rapport aux autres patients transplantés. "Il s’agit en quelques sortes d’une empreinte de la tolérance" résume Sophie Brouard*.

La chercheuse et ses collègues ont décidé d’aller plus loin en s’intéressant au polymorphisme de ces gènes, c’est-à-dire aux petites variations qui peuvent caractériser leur séquence. Pour cela, l’équipe a étudié le génome de 164 greffés ayant interrompu leur traitement, parmi lesquels 11 étaient parfaitement tolérants à leur greffon.

Les auteurs ont constaté que l’un des gènes étudiés présentait des variations de séquences d’une personne à l’autre et que l’une de ces variations était retrouvée dans 60 % des cas chez les personnes tolérantes à la greffe, contre seulement 28% chez les autres. Le gène en question se nomme PARVG. Son rôle dans la tolérance reste à élucider.

Un marqueur de tolérance

"Le fait que certaines personnes soient tolérantes à leur greffon incite à rechercher des marqueurs de cette tolérance afin d’adapter au mieux leur traitement. Réduire les doses d’immunosuppresseurs permettrait par exemple de limiter les effets indésirables. Ce gène PARVG pourrait bien être l’un de ces marqueurs. C’est ce qu’il faut à présent valider" conclut la chercheuse.

*Unité Inserm 1064, Centre de recherche en transplantation et immunologie (CRTI), Nantes

Source : Danger et coll. PARVG gene polymorphism and operational renal allograft tolerance. Transplantation Proceedings, vol. 44(9), pp. 2845-2848, novembre 2012

 

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