Allaiter serait possible pour les femmes prenant du Tacrolimus (Prograf®, Advagraf®)
Un article paru tout récemment dans le Clinical Journal of the American Society of Nephrology devrait rassurer les femmes qui sont traitées par Tacrolimus, pour une greffe d’organe ou pour tout autre motif.
Si le Tacrolimus n’est pas contrinqué pour mener à bien une grossesse, on pensait jusque là qu’il interdisait l’allaitement, en raison du risque de passage de la molécule dans le lait maternel.
Kate Bramham et son équipe du King's College de Londres ont montré que :
- les bébés nés de mères prenant du Tacrolimus ont des taux élevé de ce médicament dans le sang à la naissance, à cause du passage de la molécule au travers du placenta. Mais ces taux diminuent après la naissance, le médicament étant éliminé par le foie.
- Qu’ils soient allaités ou nourris au biberon, l’évolution du taux de Tacrolimus de ces bébés est similaire et toute trace du médicament disparait en deux semaines environ.
- Le lait des mamans contient des taux très faibles de tacrolimus : pour que les bébés aient des taux résiduels du médicament analogues à ceux de leurs mères, il faudrait qu’ils absorbent plus de 150 litres de lait par jour !
Les auteurs précisent que si des études plus approfondies doivent encore être réalisées pour certifier de l’inocuité du Tacrolimus, les femmes qui prennent cette molécule ne doivent plus être découragées d’allaiter pour ce seul motif. Les avantages de l’allaitement, en particulier pour les bébés nés avant terme (la prématurité est très fréquente chez les bébés des femmes transplantées rénales), doivent être mis en balance avec les risques très théorique d’une ingestion minimale du médicament via le lait maternel.
Source : K. Bramham, G. Chusney, J. Lee, L. Lightstone, C. Nelson-Piercy. Breastfeeding and Tacrolimus: Serial Monitoring in Breast-Fed and Bottle-Fed Infants. Clinical Journal of the American Society of Nephrology, 2013; DOI:10.2215/CJN.06400612
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