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Diabéte : la Sécu dresse un bilan encourageant de son programme d’accompagnement Sophia

Voici désormais cinq ans que le programme Sophia est expérimenté. Le pari était risqué : investir beaucoup pour économiser encore plus sur la prise en charge des patients diabétiques en affection de longue durée, en leur proposant un service d’accompagnement personnalisé. 

Le but est d’améliorer ou préserver l’état de santé et la qualité de vie des personnes atteintes, de diminuer la fréquence et la gravité des complications liées à la maladie, afin d’en réduire les coûts pour les adhérents et la collectivité. Un suivi personnalisé est effectué par des infirmières salariées spécialement formées à cela (elles seront 270 réparties dans six centres et une unité d’accompagnement à la fin de l’année).

En 2012, un rapport de l’IGAS avait considéré que sophia était coûteux et peu convaincant au plan médical. Le fait que  son évaluation soit insuffisante en raison de l’inclusion de volontaires dans le programme avait également été souligné. La médecine de ville, médecins généralistes traitants et infirmiers, s'était également montrée très réservée, soupçonnant la sécu de vouloir marcher sur ses plates-bandes, alors que le nombre de patients en ALD s’accroit chaque année.

 

A l’occasion d’un point presse, l’assurance maladie vient d'en dresser un bilan plus positif.

Frédéric Van Rockeghem, le directeur général de la CNAM, a jugé le bilan de Sophia "très encourageant" et a prévu un retour sur investissement complet dès 2014. Le programme sera alors "financé plus de deux fois par les économies réalisé sur le mésusage". 

Il y a dorénavant 226 000 adhérents et 55 800 médecins traitants concernés par Sophia, sur 86 départements. 1,8 millions de diabétiques peuvent potentiellement bénéficier du suivi (sur 3 millions de malades), l’objectif étant d’inclure au total 350 000 diabétiques fin 2013.

Une évaluation a été menée sur la période 2009-2011. Trois groupes de patients ont été sélectionnés : deux parmi la population sophia (les adhérents, et les éligibles non adhérents), plus un groupe témoin constitué de patients diabétiques résidents dans des départements où le programme n’était pas encore déployé.

Les résultats démontrent une amélioration générale de l’observance des examens recommandés, dans la population témoin, dans la population non adhérente et dans la population adhérente. Mais cette amélioration est sensiblement plus marquée parmi … les patients sophia, pour quasiment tous les indicateurs recommandés (fond d’œil, consultation dentaire, dosage de l’hémoglobine glyquée, dosage de la fonction rénale). 

Entre 2009 et 2011, malgré le meilleur recours aux consultations et examens, les dépenses du groupe sophia sont inférieures au groupe témoin pour les soins de ville et pour les dépenses hospitalières. A profil comparable, la probabilité d’être hospitalisé pour diabète est inférieure de 11% pour la population sophia par rapport au groupe témoin, toutes pathologies confondues.

Sur le plan des coûts, les gains sont modestes, mais existent tout de même. Entre 2009 et 2011, les couts ambulatoires ont été inférieurs de 54 euros/personne dans le groupe sophia par rapport au groupe témoin (10 264 euros /10 318 euros) et de 172 euros pour les coûts hospitaliers (4 755 euros/4 927 euros). Soit un total de 226 euros d’économies en trois ans, au bénéfice du patient sophia. 

"On me dit que c’est cher. Non, ça ne coûte pas cher, par rapport au mésusage général, c’est très raisonnable, les économies se mesureront sur le long terme", a commenté Frédéric Van Roekeghem. "Nous allons améliorer la communication avec les patients traitants, faciliter l’inclusion des patients en ligne, organiser un retour d’informations. Notre challenge est de monter en puissance et d’aller chercher les patients qui n’optent pas", ajoutait le directeur. A la fin de l’année, ce seront les patients asthmatiques qui rentreront dans un programme similaire, également en lien avec le pharmacien d’officine, dans le cadre d’entretiens pharmaceutiques.

A quand pour les maladies rénales ?
      

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