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Médicaments : Deux “nouveautés” prometteuses dans l’insuffisance rénale…

L’actualité récente a attiré notre attention sur deux nouveaux médicaments, en cours d'évaluation, qui pourraient bien dans les années qui viennent avoir un impact important sur le traitement et sur la vie des personnes atteintes d’insuffisance rénale.

Tout d’abord, un article publié le 12 mars 2014 dans la revue « Science Translational Medicine » rapporte les résultats prometteurs d’une molécule appelée tenapanor. Elle bloquerait l’absorption d'une partie du sel (sodium) provenant de l’alimentation par l’intestin et augmenterait son élimination dans les selles, alors que le processus « naturel » est qu’il passe dans le sang avant d’être filtré par les reins et éliminé dans les urines.

On connaît bien les conséquences néfastes de l’excès de sel sur l'organisme. En particulier en cas de dysfonction sévère du coeur, du foie ou des reins.
Ainsi, la diminution de l'apport en sodium a un effet protecteur sur le système cardio-vasculaire et prévient ou limite l’hypertension artérielle.

Mais le tenapanor permettrait également de soulager les reins, qui jouent un rôle clé pour filtrer le sodium sanguin…

Cette propriété pourrait être très intéressante pour les patients qui souffrent d’une insuffisance rénale et qui sont souvent astreints à des régimes sans sel contraignants et difficiles à respecter au quotidien. Le médicament pourrait leur permettre d’avoir une alimentation plus normale, tout en limitant les risques de rétention en eau et en sel. Cette molécule pourrait améliorer l'efficacité des médicaments antihypertenseurs.

Dans un autre registre, le début d’un essai clinique de phase 3 (dernière étape avant la commercialisation) a été annoncé ce 17 mars 2014, chez des patients dialysés et non dialysés, pour une molécule appelée roxadustat.
Elle permettrait de corriger l’anémie liée à l’insuffisance rénale. Jusque là, cela nécessitait des injections d’EPO ainsi que le traitement par perfusion de la carence en fer.
Le roxadustat, administré sous la forme de comprimés, pourrait remplacer ces deux médicaments. Le principe de la molécule est de reproduire des mécanismes induits par le manque d’oxygène lié à l’altitude, qui stimule la production d’EPO par l’organisme. Les études de phase 2 auraient montré son efficacité et une bonne tolérance. Le traitement n’entrainerait notamment pas d’augmentation de la pression artérielle, un effet secondaire fréquent de l’EPO.
Les éventuels effets secondaires de ce médicament – qui va interagir avec les médiateurs impliquées dans la synthèse de l'hémoglobine – seront à suivre de près.

La particularité de ces deux médicaments, s’ils passent le cap des essais et sont commercialisés, serait de rendre la vie des personnes malades un peu plus simple, en les libérant de la contrainte d’un régime sans sel drastique pour le premier et en simplifiant le traitement (passage de la voie injectable à la voie orale) pour le second…

Il faut cependant se souvenir qu’ils n’en sont encore qu’à un stade précoce de développement… Et que leur possible commercialisation est encore hyothétique et lointaine…
 

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