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Hyperparathyroïdie des dialysés : L’arrivée du cinacalcet

26 janvier 2005, Le Quotidien du Médecin

Amgen annonce l’arrivée de Mimpara (cinacalcet), produit innovant de la nouvelle classe des calcimimétiques. Ce médicament est autorisé dans l’hyperparathyroïdie secondaire des insuffisants rénaux dialysés. Il est également destiné au traitement de l’hypercalcémie chez les patients présentant un cancer de la glande thyroïde.

PATHOLOGIE IRREVERSIBLE caractérisée par une diminution progressive de la fonction rénale, l’insuffisance rénale chronique (IRC) n’est le plus souvent connue que trop tardivement. Si elle est diagnostiquée et traitée précocement, sa progression peut être ralentie. En revanche, en l’absence de traitement la maladie peut évoluer jusqu’au stade IV (IRC terminale) ; à ce stade, la dialyse ou la transplantation rénale s’imposent. Parmi les complications graves de l’IRC, on peut citer les maladies cardio-vasculaires, l’hypertension artérielle, l’anémie, les ostéopathies ainsi que l’hyperparathyroïdie secondaire (Hpts).

Calcifications, hospitalisations, décès.

En France, un grand nombre de patients atteints d’IRC chronique dialysés souffrent d’Hpts, maladie grave caractérisée par une élévation du taux de parathormone (PTH), ainsi que des anomalies de la calcémie et de la phosphorémie. Celles-ci peuvent entraîner des calcifications au niveau vasculaire et au niveau des tissus mous. Les anomalies des taux de PTH, de calcium et de phosphore sont associées à une augmentation du risque d’hospitalisation et de décès, souvent en raison de maladies cardio-vasculaires. Jusqu’à aujourd’hui, les traitements disponibles pour les patients atteints d’Hpts reposaient sur les chélateurs du phosphore et les dérivés de la vitamine D. L’arrivée de Mimpara (cinacalcet) apporte une réelle innovation en agissant sur l’ensemble des paramètres biologiques de l’Hpts.
Premier de la classe des calcimimétiques, Mimpara possède un mécanisme d’action unique et agit directement sur le récepteur sensible au calcium situé à la surface des cellules de la glande parathyroïde, le principal régulateur de la PTH, permettant dès lors un traitement ciblé de l’Hpts. Mimpara a fait l’objet d’un développement clinique important dans l’Hpts des patients insuffisants rénaux chroniques dialysés et a notamment été évalué dans le cadre de trois essais randomisés.
Dans ces essais, Mimpara a été bien toléré et est efficace en réduisant simultanément le taux de PTH, la calcémie, la phosphorémie et le produit phosphocalcique, indépendamment de l’âge, du sexe, de la méthode de dialyse utilisée (hémodialyse ou dialyse péritonéale), de l’ancienneté de dialyse ou de la sévérité de la maladie.

Les valeurs cibles.

Mimpara a permis de multiplier par sept le nombre de patients atteignant les valeurs cibles préconisées par les groupes d’experts internationaux (K/DOQI) ; avec les traitements usuels, seuls 8 % des patients atteignent les quatre principaux taux cibles.
En ce qui concerne les patients présentant une hypercalcémie due à un carcinome parathyroïdien (sécrétion excessive de PTH), l’ablation chirurgicale de la glande thyroïde est le seul traitement curatif de cette maladie, mais son succès n’est pas garanti. Chez la majorité de ces patients, Mimpara a diminué de manière significative la calcémie.
Mimpara se présente sous la forme de comprimés pelliculés dosés à 30 mg, 60 mg et 90 mg et s’administre par voie orale, de préférence au cours des repas ou immédiatement après. Pour le traitement de l’hyperparathyroïdie secondaire, la posologie initiale recommandée chez l’adulte de plus de 18 ans est de 30 mg/j. Elle pourra être adaptée toutes les deux à
quatre semaines sans dépasser 180 mg/j afin d’atteindre le taux cible de PTH recommandé (taux compris entre 150 et 300 pg/ml). Lors de l’administration de Mimpara, la calcémie doit être surveillée régulièrement ; si elle diminue au-dessous de la limite inférieure de la normale, des mesures appropriées doivent être prises pour la corriger. Commercialisé depuis le 10 janvier, Mimpara est disponible en pharmacie hospitalière.
Amgen a acquis la licence de Mimpara auprès de NPS Pharmaceuticals Inc. en 1996. En plus de l’Union européenne et des Etats-Unis (où il est commercialisé sous le nom de Sensipar), Mimpara a également reçu une AMM au Canada et en Suisse. Une demande d’autorisation a par ailleurs été déposée en Australie et en Nouvelle-Zélande.

> Dr BRIGITTE VALLOIS

Conférence de presse organisée par Amgen à laquelle participaient : Marc de Garidel (P-DG d’Amgen), les Prs Tilmann Drueke (hôpital Necker) et Jérôme Rossert (département néphrologie de l’université Pierre-et-Marie-Curie), ainsi que le Dr J.-C. Réglier (responsable des opérations médicales en néphrologie, Amgen).

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