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Greffes : Les hôpitaux mobilisés pour recenser les donneurs

1er octobre 2004, Le Quotidien du Médecin

Afin d’augmenter l’activité de greffe en France, l’Etablissement français des greffes organise une campagne d’information auprès des personnels hospitaliers sur le don d’organes. Cette action d’information concerne en priorité les personnels des hôpitaux non autorisés à prélever.

« UN REFLEXE pour la greffe » : l’intitulé de la campagne de communication lancée par l’Etablissement français de greffes (Efg) est explicite. Face à la pénurie d’organes, l’Efg entend sensibiliser une large partie des personnels hospitaliers dans le but d’augmenter l’activité de greffe d’organes en France. Chaque année, plus de 10 000 personnes ont besoin d’une greffe d’organes et seulement 3 410 ont pu en bénéficier en 2003.
Pour augmenter le nombre de prélèvements et donc de greffes en France, il existe deux terrains d’actions complémentaires. Le premier consiste à chercher, par le biais de campagnes nationales et régionales, la réduction du taux de refus en incitant le public à prendre une position et à la faire connaître à ses proches. C’est le but de la journée du 22 juin. La seconde action concerne la sensibilisation et la mobilisation des professionnels de santé à l’importance du prélèvement et de la greffe pour que le recensement des donneurs potentiels soit exhaustif. Les principales approches poursuivies en ce sens depuis la création de l’Efg ont consisté à augmenter le nombre de personnes dédiées au prélèvement dans les hôpitaux, à créer des formations et à développer des outils proposés aux hôpitaux autorisés à prélever. Aujourd’hui, ce sont les personnels des hôpitaux non autorisés à prélever qui sont visés car ils peuvent, eux aussi, rencontrer des cas de patients dont l’état pourrait conduire à un don d’organes en vue de greffe notamment aux urgences, en réanimation ou en soins intensifs.

80 établissements, 240 greffes de plus.

Quelque 80 hôpitaux du grand Ouest de la France (situés en Basse-Normandie, en Bretagne, dans les Pays de la Loire, dans une partie de la région Centre, en Poitou-Charentes et en Limousin) inaugurent, jusqu’en février prochain, l’action de communication intitulée « Un réflexe pour la greffe ». Depuis l’adoption de la nouvelle loi de bioéthique (« le Quotidien » du 13 juillet), chaque établissement de santé, qu’il soit autorisé à prélever ou non, doit participer à l’activité de prélèvement d’organes et de tissus en étant particulièrement attentif au recensement de donneurs potentiels dans leur hôpital (art. L.1233-1 du code de santé publique). « Compte tenu du potentiel que l’on connaît dans ces hôpitaux, l’engagement de 80 hôpitaux à recenser annuellement deux donneurs potentiels pourrait conduire à une augmentation annuelle significative du nombre de greffes d’organes : 240 malades supplémentaires pourraient être greffés chaque année », indique-t-on à l’Efg.
Dans un premier temps, tous les personnels de l’hôpital reçoivent de façon personnalisée un document d’information sur l’activité de prélèvement et de greffe en France. Certains hôpitaux choisissent de compléter cette information par un article présentant ce sujet de santé publique dans les pages de leur journal interne. Le cœur de la campagne d’information consiste en l’organisation d’une rencontre entre les personnels de l’hôpital et les médecins et infirmiers du prélèvement et de la greffe de la région. Ces « porte-parole » de la greffe présentent notamment l’intérêt des réseaux de prélèvement centrés autour de l’établissement autorisé à prélever et du CHU de la région. Ils racontent le quotidien de leur activité et l’organisation nécessaire à la réalisation de ces actes thérapeutiques. « Leur intervention permet de souligner l’importance de l’acte de don, le bénéfice de la greffe et l’importance de l’implication des hôpitaux non autorisés dans l’augmentation de l’activité de greffe en France », explique-t-on à l’Efg. A l’occasion de la campagne, une exposition itinérante sur le prélèvement et la greffe est installée pendant deux semaines dans chaque établissement. Cette rencontre est aussi l’occasion pour les médecins de l’hôpital directement impliqués dans l’activité de recensement, d’être en contact avec leurs interlocuteurs privilégiés : l’Efg, les médecins et infirmiers de la coordination hospitalière de l’hôpital autorisé à prélever le plus proche et les responsables du centre greffeur de référence.
En parallèle, l’Efg, en collaboration avec les centres de prélèvement et le CHU de référence, met en place des sessions de formation permettant d’aider les médecins à développer cette activité à l’hôpital et à délivrer une information claire et transparente aux proches des donneurs potentiels.

> STÉPHANIE HASENDAHL

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