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Les prélèvements et les greffes en baisse en 2003

14 avril 2004, Le Quotidien du Médecin

Selon un bilan préliminaire de l’Etablissement français des greffes (EfG), la France a enregistré une baisse des prélèvements et greffes d’organes en 2003, sans cependant que cela n’entraîne une augmentation du taux de décès des patients inscrits sur liste d’attente.

Plus de 5 000 malades attendent un rein (S.Toubon)
« LES RESULTATS préliminaires de l’activité de prélèvement et de greffe pour l’année 2003 montrent un recul de cette activité par rapport à l’année 2002 », a indiqué la directrice générale de l’EfG, Carine Camby, lors d’une conférence de presse. Le nombre de sujets en état de mort encéphalique prélevés s’établit à 1 119 l’année dernière, contre 1 198 en 2002, soit une baisse d’activité de 6,6 %. Cette activité reste néanmoins supérieure à celle obtenue en 2001 et le seuil des 1 000 prélèvements par an, franchi en 2000 se maintient en 2003. « Cela nous montre que l’activité de prélèvement reste fragile, constate Carine Camby. La baisse enregistrée s’explique d’une part par la politique de prévention routière qui contribue, heureusement, à la diminution des accidents traumatiques de la voie publique. Les accidents vasculaires sont, d’autre part, en diminution. »
En revanche, les greffes à partir de donneurs vivants sont en hausse de 15,6 %, en particulier pour les greffes de rein. La greffe de rein à partir de donneur vivant ne représentant cependant que 6 % de ces greffes. L’activité de cession de cornées est en augmentation de plus de 10 % en 2003 (elle passe de 3 900 en 2002 à 4 394 l’année dernière).
« Nous devons aussi faire face au vieillissement de la population et à l’augmentation de l’âge moyen des donneurs », ajoute la directrice de l’EfG.

Dynamiser les réseaux.

Cette année, la stratégie de communication va réintégrer comme priorité l’information et la mobilisation des professionnels de santé. Elle va s’adresser en particulier aux hôpitaux non autorisés à prélever, mais appartenant à des réseaux de prélèvement. L’objectif est d’amener ces hôpitaux à augmenter leur activité de recensement et le nombre de transferts en vue de prélèvement vers des hôpitaux autorisés à prélever. L’EfG souhaite consolider la dynamique des réseaux de prélèvement qui permettent, dès la détection d’un donneur potentiel, une prise en charge dans les meilleures conditions.

Des moyens pérennisés.

En outre, l’établissement veut favoriser une meilleure égalité d’accès à la greffe afin de tenir compte des urgences. Plusieurs perspectives sont ouvertes dans les prochains mois et années. En premier lieu, la tarification à l’acte (mise en place dès cette année) représente pour l’organisation du prélèvement une avancée à plusieurs niveaux. La nouvelle modalité de financement permet de pérenniser les moyens humains mis en place dans les hôpitaux au travers du plan greffe 2000-2003 (130 postes en plus). Au sein de l’hôpital, le financement de la structure de coordination hospitalière lui donne une existence à part entière et scelle le prélèvement d’organes dans les activités de soins des établissements. Enfin, l’élaboration de tarifs nationaux, calculés sur la base des coûts réels liés à l’activité, rend son financement totalement transparent et homogène sur le territoire français.
Deuxième point, l’EfG travaille, en collaboration avec les équipes, au développement de nouvelles pratiques médicales : le développement de greffes à partir de donneurs plus âgés est un axe important (le protocole bigreffe, par exemple, envisage de recourir à la greffe de deux reins d’un même donneur pour augmenter la fonction rénale). Le prélèvement sur donneurs à cœur arrêté (arrêt cardiaque) est également une perspective intéressante.
L’EfG attend avec impatience la révision de la loi bioéthique, qui doit notamment élargir le cercle des donneurs vivants et mettre en place la future Agence de la biomédecine.

STÉPHANIE HASENDAHL

Une liste d’attente qui s’allonge

Le nombre de patients restant inscrits en liste d’attente au 1er janvier 2004 est de 6 592, soit une hausse de 2,6 % par rapport au 1er janvier 2003 (6 425 patients inscrits). Les patients en attente de greffe de rein restent de loin les plus nombreux : 5 377 malades restent inscrits en liste d’attente au 1er janvier 2004, soit une augmentation de 2,8 % par rapport au 1er janvier 2003. Les patients restant inscrits pour une greffe de foie ou de poumon sont également plus nombreux en 2004 qu’en 2003. En revanche, les patients inscrits pour une greffe de cœur sont moins nombreux en 2004 qu’en 2003 : d’autres traitements existent pour prendre en charge les malades en insuffisance cardiaque. La baisse de l’activité de greffe en 2003 n’entraîne pas une augmentation du taux de décès des patients inscrits en liste d’attente. Le nombre de personnes décédées avant greffe enregistrées sur la liste d’attente passe en effet de 248 à 252 en 2003.

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