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J’ai accepté de donner les organes de ma fille décédée

17 juin 2004, TF1

Virginie a 29 ans quand elle meurt dans les bras de sa maman d’une rupture d’anévrisme. Bien que le sujet n’ait jamais été abordé dans la famille et malgré la terrible douleur, Christiane accepte sans hésitation de donner les organes de sa fille. Découvrez le témoignage émouvant d’une femme qui a choisi aujourd’hui de sensibiliser le public à ce sujet encore tabou.

Une mort brutale

Virginie et sa maman Christiane sont chez leur avocat pour parler de l’entreprise familiale, quand tout à coup la jeune femme se lève brutalement en disant qu’elle ne se sent pas bien. ” Elle a crié ” ma tête ” et s’est jetée en arrière. Je l’appelais, je lui demandais si ça allait, elle me disait que oui, mais j’ai senti immédiatement que je la perdais “, se souvient Christiane. Devant la gravité de l’état de Virginie, dans un coma dépassé, les médecins décident de la transporter par hélicoptère à l’hôpital Beaujon à Clichy.

” Sans hésiter j’ai accepté le prélèvement d’organes “

Au bout d’une heure, le médecin réanimateur annonce à Christiane que tout est fini, que sa fille est en état de mort encéphalique. Une personne du bureau de coordination des prélèvements lui demande alors si elle accepte de donner les organes de sa fille. ” Je n’ai pas hésité une seconde, j’ai accepté et pourtant j’étais assommée par le Valium. Son ami m’a suivie dans cette décision. Deux amies de Virginie, venues avec ce dernier, n’ont pas compris sur le moment. Pour elles, ma fille était vivante et on la débranchait, on la condamnait. En 1995, on ne parlait pas encore beaucoup du don d’organes.”
Christiane n’avait pourtant jamais abordé ce sujet en famille. Mais pour elle c’était évident, sa fille l’aurait voulu aussi. ” C’est difficile à expliquer, mais j’ai la sensation que c’est Virginie qui a pris cette décision. Peut-être parce que peu de temps avant sa mort, elle me confiait qu’elle souhaitait reprendre ses études de médecine, elle voulait soigner les gens. Après les obsèques, j’ai pris rendez-vous avec le service qui a en charge le don d’organes à l’hôpital, j’avais besoin de comprendre ce qu’implique vraiment le don d’organes. J’ai appris que cinq organes avaient été prélevés, on m’a juste dit l’âge et le sexe des receveurs. Le don est anonyme, mais je continue de prendre des nouvelles d’eux sans les connaître. Ce geste ne contribue toutefois pas à vous faire accepter plus facilement la mort d’un être cher.

Sensibiliser les jeunes et leur entourage au problème du don d’organes

” Depuis, j’ai rejoint l’association France Adot, et je me rends dans des collèges pour sensibiliser les jeunes à ce sujet si important. Ils sont très réceptifs, ils me posent des dizaines de questions. C’est encourageant de les sentir aussi généreux. ”

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