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Grâce à la famille d’une donneuse d’organes, un salon d’accueil au service réanimation

3 février 2004, l’Union

Grâce au don d’une famille et à l’association Stars de Champagne, un salon d’accueil des familles vient d’être créé au service réanimation de l’hôpital. Il a été inauguré jeudi. Tout a été pensé pour accueillir les familles dans les meilleures conditions.

«Elle m’avait toujours dit : s’il m’arrive quelque chose, dis que j’ai la carte de donneur. Quand elle est arrivée ici, elle était déjà morte mais ils ont pu faire un prélèvement de cornées » : Jean Mangin a perdu son épouse le 25 mars 2003. Dans la nouvelle salle d’accueil des familles du service de réanimation, une plaque perpétue désormais son souvenir.

Avec un message simple en direction des familles. Et des donneurs potentiels : « Cette salle a été aménagée pour votre accueil grâce aux dons de M. et Mme Mangin et de l’association Stars de Champagne ».

Jeudi après-midi, le docteur Gallego, médecin responsable de la coordination pour le prélèvement d’organes, Freddy Barré, responsable de la coordination locale et plusieurs responsables du centre hospitalier ont inauguré officiellement ce salon d’accueil, aménagé dans un ancien bureau, qui permettra désormais aux équipes médicales et soignantes de rencontrer les familles dans un lieu confortable et d’aborder le cas échéant la problématique du don d’organes dans le cas d’un patient en situation de mort encéphalique.

Les porteurs de cartes de donneurs sont rares. Mme Mangin en avait une depuis sept ou huit ans. Le prélèvement de cornées s’en est trouvé facilité. La loi adopte en effet le principe du consentement présumé. C’est-à-dire que toute personne majeure est considérée consentante au prélèvement de ses organes et tissus après sa mort si elle n’a pas manifesté de refus de son vivant.

Six prélèvements

Mais les médecins se heurtent bien souvent à l’opposition de la famille. D’où l’intérêt de porter une carte de donneur (ou de se faire inscrire sur le registre national des refus) afin que la famille n’ait pas à effectuer elle-même ce choix car choisir au nom du défunt est toujours difficile et douloureux.

Chaque année, en France, on pratique environ 2.000 greffes de rein, 800 greffes de foie, 300 greffes de cœur et 90 greffes de poumons. Au centre hospitalier de Manchester, on ne pratique pas de greffes, comme l’explique le docteur Gallego, mais on fait des prélèvements.

« Nous avons juste l’agrément pour faire des prélèvements. En 2003, nous avons fait six prélèvements multi-organes et une vingtaine de prélèvements de cornées ».

Ce nouveau salon d’accueil permettra désormais d’aborder ces questions dans un cadre plus propice. Son aménagement a été rendu possible grâce au don de la famille Mangin mais aussi à l’association Stars de Champagne.

« Il manquait 1.200 euros pour boucler le budget », explique Franck Marquis. « On les a offerts. Même si on n’est pas sur notre créneau habituel. Encore que le don d’organes peut aussi concerner des enfants ».

Bernard Giraud

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