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Le sombre bilan d’une année d’épidémie sur la greffe rénale en France

Alors que la situation se dégrade à nouveau fortement dans les hôpitaux, conduisant à de nouvelles déprogrammations d’activité, il nous a semblé utile de proposer un nouveau bilan des effets du Covid19 sur la greffe rénale dans notre pays. Il est très préoccupant. 



✅ Un millier de greffes rénales en moins
 en 2020

➡️ Le nombre de greffe rénales réalisées en 2020 s’est effrondré de 31% : 2.591 contre 3.643 en 2019.

➡️ Il s’agit du plus mauvais bilan annuel depuis quinze ans !!!

➡️ 385 greffes de reins de donneurs vivants ont eu lieu, contre 509 en 2019 (-24%) et 611 en 2017 (-37%).

Une des principales conséquences pour les patients est un allongement important des durées d’attente.

En 2020, seulement 20% des patients nouveaux inscrits sur la liste d’attente avaient accès à la transplantation dans les six mois, alors que ce taux était de 24% en 2019, et de 26% en 2018“.

Ces taux sont peu compréhensibles et concernent l’ensemble des organes, et pas seulement le rein, mais ce sont les seules informations que l’Agence de la biomédecine rende publiques sur ce sujet. 

✅ En février 2021
, une situation qui reste dégradée 

➡️ Par rapport à février 2020, le prélèvement sur donneurs décédés a diminué de 19%, avec des situation particulièrement inquiétantes dans certaines régions : -57% en PACA, -54% dans les Hauts-de-France, -60% en Centre-Val-de-Loire.

➡️ Le taux de refus des familles de donneurs décédés reste à 33,8 au plan national. Il est particulièrement élevé dans certaines régions : 45% en Ile-de-France, 50% dans les Hauts-de-France, 
58% PACA, ou 
50% en Centre-Val-de-Loire
.

➡️ 237 reins ont été greffés en France en février 2021, contre 284 en 2020, dont 39 provenaient d’un donneur vivant (48 en 2020). 


✅ Mise à jour des recommandations
 : la greffe doit continuer, mais…


➡️ L’Agence de la biomédecine a mis à jour ses recommandations initialement publiées en septembre 2020.

➡️ Elles préconisent toujours que l’activité de greffe ne soit pas interrompue, avec la mise en place de filières covid négatives dans les hôpitaux.
 Elles précisent toujours que si un établissement est dans l’incapacité d’apporter ces garanties de sécurité,
 la greffe ne doit pas être annulée, mais avoir lieu dans un autre établissement réunissant les conditions de sécurité nécessaires.

➡️ Voir les recommandations mises à jour

✅ Malheureusement nous connaissons désormais les limites de ces recommandations, qui n’ont été appliquées que de façon partielle durant la deuxième vague épidémique.

➡️ Elles n’ont ainsi pas empêché la suspension des greffes rénales de donneurs vivants à Lyon, Clermont-Ferrand, Dijon, Toulouse et Montpellier.

➡️ Plus récemment, des interruptions d’activité de greffe ont eu lieu suite à des clusters dans les services, à Lille, à Nantes et à Rouen.
 Des clusters ont aussi eu lieu dans d’autres centres mais sans interruption d’activité.

➡️ A notre connaissance, des organisations entre équipes pour éviter l’interruption des greffes ne sont actuellement prévues qu’en Ile-de-France et entre les CHU de Tours et de Poitiers. L’hôpital Foch a également proposé son appui pour le rein et le poumon pour les centres des régions avoisinantes.

✅ 
Face au constat de l’insuffisance de ces recommandations, mais aussi des pertes de chances associées notamment au report des greffes de donneurs vivants, Renaloo continue de demander qu’une feuille de route nationale soit établie et portée à la connaissance de tous, pour définir clairement les structures, les sites, les listes d’astreintes médicales et chirurgicales, les personnes coordonnatrices en charge de garantir la continuité du prélèvement et des greffes rénales.

✅ Nous sommes particulièrement inquiets, à la fois de la gravité de ce bilan, encore provisoire, mais aussi des conséquences des semaines à venir sur la greffe rénale et sur la santé des patients en attente.

 

 

 

 

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1 Commentaire

  • J’ai été greffé en avril 2021 d’un donneur vivant en plein covid
    Ce fut l’horreur absolu de peur stress lié déjà au stress de l’opération plus celui dû au covid cad se voir refuser jusqu’au dernier instant

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