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Les néphrologues libéraux militent pour la dialyse péritonéale

29 octobre 2003, Le Quotidien du Médecin

A l’occasion d’une journée de réflexion consacrée à la dialyse en secteur libéral, les spécialistes concernés et les cliniques privées, représentés par le SNL (Syndicat des néphrologues libéraux) et la FHP-dialyse, ont formulé plusieurs propositions pour développer la dialyse péritonéale (moins lourde que l’hémodialyse et qui peut être réalisée au domicile du malade).

Alors qu’en France seulement 8 % à 10 % des 30 000 personnes souffrant d’une insuffisance rénale sévère et subissant régulièrement une dialyse bénéficient de cette technique, les professionnels libéraux de la néphrologie (qui traitent 40 % du total des patients dialysés) rappellent que cette situation correspond à un retard par rapport à la plupart des pays industrialisés – de 25 % à 30 % des patients dialysés le sont par voie péritonéale dans les pays scandinaves ; au Royaume-Uni, ils sont plus de 35 %, 45 % aux Pays-Bas… Les conséquences de ce « sous-développement » concernent bien sûr la qualité de vie des malades, mais elles sont aussi financières. « Le coût de la dialyse est de l’ordre de 1,5 milliard d’euros par an, soit 3,6 % des dépenses d’assurance-maladie remboursées, rappellent la FHP et le SNL, qui ajoutent que « les soins liés à l’insuffisance rénale chronique terminale sont pris en charge à 100 % et engendrent aussi des coûts de transports importants, également pris en charge par la collectivité ». Une addition énorme, donc, et qui doit, mécaniquement, encore se gonfler au cours des prochaines années puisque, sous l’effet en particulier du vieillissement de la population, le nombre de patients dialysés augmente d’environ 6 % par an. Or un patient en hémodialyse dans un grand centre spécialisé coûte en moyenne 50 000 euros par an, 35 000 euros s’il bénéficie d’une dialyse péritonéale (somme à laquelle ne s’ajoutent pas, la plupart du temps, des frais de transport).

Cinq propositions

Forts de ces arguments, les cliniques privées et les néphrologues qui y travaillent font cinq propositions aux pouvoirs publics. Ils suggèrent d’abord que des directives soient prises dans le cadre des nouveaux SROS (schémas régionaux d’organisation sanitaire) permettant aux cliniques pratiquant déjà deux modalités de traitement de l’insuffisance rénale terminale de développer la prise en charge en dialyse péritonéale – il existe aujourd’hui un déséquilibre entre les hôpitaux publics, où 12 % des dialysés le sont par voie péritonéale, et les établissements privés où seulement de 3 % à 5 % des malades sont concernés. Une autre proposition s’attache au financement des structures, les professionnels libéraux s’inquiétant entre autres des conséquences pour la dialyse péritonéale de la prochaine tarification à l’activité (T2A). Evoquant la « lourdeur en soins de la prise en charge de (leurs) patients », les néphrologues demandent par ailleurs « une rémunération décente ». Favoriser le travail en réseau des professionnels qui s’occupent en ville des insuffisants rénaux (les cliniques, les équipes de néphrologues libéraux, les médecins généralistes et les acteurs paramédicaux) est également une piste tracée par la FHP et se SNL. Enfin, les deux organisations militent pour une évaluation de la dialyse péritonéale, avec la mise en place d’indicateurs médico-économiques.

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