Une protéine osseuse aurait la propriété d’inverser le processus de l’insuffisance rénale
7 juillet 2003, dépêche Arcturian
Une étude menée au Beth Israel Deaconess Medical Center (USA) a prouvé qu’une protéine couramment utilisée pour accélérer la guérison des fractures osseuses a également la propriété de lutter contre l’insuffisance rénale.
Ces découvertes, publiées dans la revue nature Medecine de juillet 2003, pourraient à terme mener au développement d’un traitement alternatif à la dialyseou à la transplantation rénale.
“La dialyse n’est pas réellement un traitement, c’est uniquement un outil qui permet la survie, dans l’attente d’une transplantation rénale,” déclare le chef de projet Raghu Kalluri, directeur du Centre de Biologie du Beth Israel Deaconess Medical Center, et professeur de médecine à Harvard.
“C’est de plus une thérapeutique très contraignante, qui entraîne une forte dégradation de la qualité de vie des malades, et qui est aussi extrêmement coûteuse”.
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La molécule en question, appelée “protéine morphogénique de l’os” ou BMP-7, a été reconnue dans sa forme recombinante comme un traitement efficace des fractures osseuses. On savait également qu’elle était exprimée de façon importante par les reins des individus en bonne santé. ” Nous avons eu l’idée de regarder si cette protéine pouvait éventuellement avoir des effets néphro-protecteurs.”, explique Kalluri.
Les chercheurs ont utilisé des souris souffrant d’insuffisance rénale engendrée par une fibrose rénale (présence de tissus cicatriciels dans les reins). Ils leur ont donc administré la version recombinante de la BMP-7.
“Nous avons observé que la BMP-7 inversait un processus appelé transition épithéliale à mésenchymale, à l’origine de l’expression de fibroblastes, des cellules qui entraînent la détérioration des tissus rénaux.
La BMP-7 réduit peu à peu le nombre de ces fibroblastes, puis remplace les tissus rénaux endommagés par des cellules saines. Pour résumer, la protéine remplace les cellules néfastes en tissus normaux.
Bien que certains médicaments soient déjà connus pour leurs effets de ralentissement de la progression des maladies rénales, elles évoluent malgré tout très souvent vers l’insuffisance rénale terminale et rendent la dialyse nécessaire.
La possibilité de créer un traitement susceptible de corriger effectivement les dommages existants paraissait jusqu’à présent illusoire… La découverte des propriétés de la BMP-7 ouvre de nouveaux espoirs pour un grand nombre de malades dialysés.
