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Clonages thérapeutique et reproductif : similitudes et différences

4 janvier 2003, Agence France Presse

L'annonce fin décembre de la naissance du premier bébé clone par la secte des raéliens, toujours sans preuve, et d'une deuxième pour ce week-end aux Pays-Bas, n'en finissent pas d'agiter le monde scientifique et politique qui s'opposent sur les différents types de clonage, thérapeutique ou reproductif et leurs implications éthiques.

Thérapeutique ou reproductif, la technique de base du clonage est la même au départ. C'est pour cette raison que l'initiative franco-germanique auprès de l'ONU pour interdire mondialement le clonage reproductif a bloqué, sous la pression du Vatican et du gouvernement américain opposés à toute forme de clonage.

Le procédé s'inspire de celui utilisé pour la naissance, en 1996, de la brebis clone Dolly.
Le clonage reproductif humain repose sur l'utilisation d'un ovule (ovocyte) non fécondé de femme et une cellule non sexuelle d'un donneur adulte, homme ou femme, candidat au clonage.
Le noyau contenant le programme génétique (chromosomes) de l'ovule est retiré pour y transférer à la place celui de la cellule adulte.
Le clone en puissance a le même sexe que le donneur adulte dont il partage le patrimoine génétique. Pour arriver à terme, il est placé dans l'utérus d'une femme.

Toute la difficulté est de reprogrammer le nouveau noyau de l'ovule pour qu'il reparte à zéro et enclenche la formation d'un embryon. En effet, il provient d'une cellule spécialisée adulte, par exemple une cellule de peau qui ne sait plus faire autre chose que de la peau.

Le succès de l'opération est tout à fait aléatoire. Les scientifiques ont régulièrement averti des dangers menaçant les clones sur la base des expériences animales: anomalies cardiaque, pulmonaire, du système immunitaire, du foie, obésité, morts fréquentes avant ou juste après la naissance, cancers, vieillissement prématuré et arthrite dont souffre Dolly…
"Même ceux qui ont l'air normal à la naissance développent souvent des problèmes par la suite", rappelle Jon Hill, spécialiste américain du clonage bovin.

Pour expliquer ces mortalités et difformités, les scientifiques avancent des "erreurs" dans le processus de reprogrammation génétique qu'ils sont encore loin de bien maîtriser.

Avec le clonage thérapeutique, l'idée n'est pas de faire naître un bébé en prenant des risques énormes, soulignent ses partisans, mais uniquement d'obtenir, au tout début du développement de l'"oeuf", des cellules souches embryonnaires, capables de se transformer en toutes sortes de cellules (peau, rein, foie, poumons…).

Ces cellules souches, dotées du patrimoine génétique d'un malade et mises en culture pour fabriquer des quantités quasi illimitées de tissus ou cellules, pourraient par exemple servir à des greffes réparatrices, sans problème de rejet.

De nouveaux traitements contre le cancer, le diabète et des maladies cardiovasculaires ou neurodégénératives comme les maladies de Parkinson ou d'Alzheimer sont au nombre des espoirs avancés par les scientifiques défenseurs du clonage thérapeutique.

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