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Le gouvernement israélien est sur le point d’autoriser la rémunération des donneurs vivants

5 janvier 2003, d’après le Jerusalem Post

Le ministère de la santé israélien prépare un texte autorisant l’attribution d’une compensation financière pour toute personne qui donnerait un de ses reins pour une greffe. Si le texte est voté lors du prochain Knesset, ce sera la première loi de ce type au monde.

Bien que le montant de cette “indemnité” n’ait pas encore été déterminé, elle ne serait pas considéré comme un paiement, mais comme une compensation allouée au donneur pour les inconvénients subis (douleur, temps, convalescence, etc.).
La conseillère juridique Mira Huebner affirme que le texte précisera en outre que toute vente d’organe sera considérée comme un acte criminel, en dehors de ce cadre bien précis… A l’heure actuelle, en Israël, toute personne peut faire le don d’un rein en vue de greffe, à condition que la preuve soit faite que ce geste est purement gratuit et ne donne lieu à aucun à côté financier.

Israël connaît une pénurie très forte en terme de dons d’organes, particulièrement en ce qui concerne le rein.
C’est la raison pour laquelle le ministre de la santé a décidé de prendre cette mesure. Il évoque également les diverses rumeurs qui circulent au sujet de commerce illicite d’organes, et affirme que la nouvelle loi donnera beaucoup plus de transparence au processus de greffe.

La procédure sera strictement supervisée, les donneurs potentiels devront “postuler” auprès d’Israël Transplant, un organisme officiel. Leur candidature sera ensuite examinée par un médecin, un psychologue et une assistante sociale. Leur indemnité (non imposable) sera réglée par la compagnie d’assurance du receveur, et leur sera versée par l’intermédiaire d’Israël Transplant.

Le ministre affirme malgré tout qu’il continue à préférer les greffes d’organes cadavériques. Mais seulement 24000 israëliens ont accepté d’être des donneurs d’organes potentiels, tandis que près de 1000 personnes sont en attente d’un rein.

D’un point de vue religieux, Mira Huebner déclare que les orthodoxes et les haredim (ultra-orthodoxes) approuvent l’idée d’une compensation financière pour le don d’un rein “de son vivant”, mais refusent toujours de reconnaître la notion de mort clinique et d’arrêt des fonctions cérébrales. Ils s’opposent donc aux prélèvements d’organes sur des cadavres.

Jusqu’à très récemment, la plupart des médecins, des universitaires et des politiques israéliens s’opposaient à l’idée d’une quelconque rémunération des donneurs d’organes. Mais les choses ont peu à peu évolué. Le coût du traitement de l’insuffisance rénale par dialyse augmente exponentiellement, tandis que cette solution n’offre aux patient qu’une faible espérance de vie, comparée à la greffe.

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