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Jean Hamburger : centenaire de la naissance du père de la néphrologie

Ce 15 juillet 2009 marque les 100 ans de la naissance de celui qui fut l’un des premiers à percevoir l’importance de la biologie en médecine et qui marqua son temps en fondant une spécialité : la néphrologie.

Il aurait pu s’engager dans les sciences ou les lettres, deux passions qu’il cultiva sa vie entière.

Il choisit cependant la médecine tout en menant de front une carrière de médecin, de chercheur, d’enseignant et d’écrivain.

Celui qui siégea aux trois académies – de Médecine, des Sciences et à celle qui le consacra comme un « immortel », l’Académie Française – naquit le 15 juillet 1909. Dans le prolongement de ses études expérimentales sur le métabolisme de l’eau, il définit les concepts physiologiques sur lesquels est fondée la réanimation médicale et métabolique. Il reste célèbre surtout pour le traitement de l’insuffisance rénale : en 1952, après avoir quitté l’hôpital Broussais pour celui de Necker, il réalise la première greffe rénale à partir d’un donneur vivant, en transplantant à Marius Renard, un jeune charpentier, le rein de sa mère. Les décennies qui s’en suivirent furent marquées par des progrès remarquables dans l’étude et le traitement des maladies rénales. Jean Hamburger (en photo) proposera de nommer cette nouvelle spécialité la « néphrologie », dénomination qui fut définitivement adoptée par la communauté internationale à partir de 1960. Il développe par la suite l’utilisation du premier rein artificiel français, qui bouleversera la prise en charge des insuffisances rénales aiguës sévères, qui étaient mortelles jusque dans les années 50. La dialyse permettra de sauver un nombre croissant de malades atteints d’insuffisance rénale chronique, permettant à certains d’accéder à une transplantation rénale, un des progrès médicaux les plus spectaculaires de la fin du siècle écoulé.

Hommage en Sorbonne

60 000 malades sont actuellement traités en France, par dialyse (35 000) et/ou transplantation. 2 937 greffes de rein ont été réalisées en France en 2008.

Tous doivent beaucoup à ce pionnier et à tous ceux qui, avec lui et après lui, ont fait progresser la recherche et la prise en charge en néphrologie.

Les défis restent cependant encore nombreux, comme la maladie rénale chronique, encore à l’origine d’une surmortalité cardiovasculaire importante. La prévention doit encore progresser auprès des personnes présentant un risque rénal, tout particulièrement celles atteintes de diabète, d’hypertension ou encore de maladies inflammatoires.

Car la disparition des traitements « substitutifs » de l’insuffisance rénale sévère (dialyse et transplantation) n’est pas pour demain.

De nouvelles solutions thérapeutiques devraient se présenter dans un proche avenir. Mais jusqu’à ces nouveaux bouleversements, le don d’organe reste encore une priorité qui peut améliorer la situation de pénurie vécue depuis quelques années.

Un hommage particulier a été rendu le 27 avril dernier à la Sorbonne à celui qui « fut l’inventeur de la recherche translationnelle », comme le souligna à son propos le Pr. Pierre Ronco, président de la Société française de néphrologie, qui a rappelé « l’élan décisif » donné par le Pr. Jean Hamburger dans trois disciplines : la réanimation médicale, la néphrologie et la greffe d’organe.

La soirée commémorative organisée par la société Vivactis Medical Education, soutenue par les laboratoires Astellas, Roche, Amgen, Genzyme, Novartis et Wyeth et placée sous le haut patronage de Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a présenté le film de la vie de Jean Hamburger.

Elle donna lieu aux interventions du Pr. Didier Houssin, directeur général de la santé, qui reçut en son temps le Prix Hamburger de la ville de Paris, et de Benoît Leclercq, directeur général de l’AP-HP qui témoigna sur ce « visionnaire de la maladie rénale qui, avec d’autres, créa la recherche clinique en néphrologie ».

La soirée commémorative s’est achevée par un magnifique concert de Joseph Haydn avec l’orchestre et le chœur de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris.

Jean-Jacques Cristofari, Pharmaceutiques

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