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Dans certaines greffes rénales, un anticorps monoclonal prévient le rejet

 

LES RÉSULTATS d’une étude réalisée à la Mayo Clinic (États-Unis) suggèrent l’efficacité dune nouvelle approche thérapeutique visant à bloquer le système immunitaire du receveur d’un greffon rénal. Cette recherche menée avec un anticorps monoclonal, l’eculizumab, vient d’être présentée à l’American Transplant Congress (Boston).

Chez certains receveurs, une sensibilisation antérieure (transplantation, transfusions ou grossesses) a mené à l’apparition d’anticorps susceptibles d’attaquer le greffon rénal. Ce mode de rejet constitue une barrière importante à la transplantation chez ces patients. Les anticorps visent le système HLA du rein greffé, le considérant comme du « non-soi ».

Bloquer le système du complément.

L’idée des chercheurs américains a été d’utiliser l’eculizumab en raison de sa capacité à bloquer le système du complément du receveur, lequel déclenche l’agression contre l’organe greffé. Le travail préliminaire a donc été mené chez 10 patients porteurs de ces anticorps. Grâce au traitement, aucun d’entre eux n’a déclaré de phénomène de rejet médié par anticorps, contrairement à 60 % des patients selon les données d’études antérieures.

Afin de confirmer ces résultats, les auteurs, Mark Stegall et coll., ont prélevé 62 échantillons tissulaires sur 50 autres greffons rénaux. La microscopie électronique montre que lorsqu’apparaît le rejet, il survient des modifications des cellules endothéliales rénales. Elles sont en relation avec le taux élevé d’anticorps circulants. L’eculizumab semble bien agir en inhibant cette activation des cellules endothéliales.

Dès lors, l’équipe en conclut que l’endothélium vasculaire pourrait constituer une cible pour des thérapeutiques futures destinées à prévenir la destruction du greffon. En outre, ces traitements permettraient à davantage de patients de bénéficier d’une greffe. En effet, la présence d’anticorps visant le système HLA constitue jusqu’à présent un obstacle à la transplantation rénale. Mais des études de plus grande envergure seront nécessaires pour valider cette nouvelle approche thérapeutique.

› Dr GUY BENZADON, le Quotidien du Médecin

 

 

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