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La greffe pour lutter contre le déficit de la sécurité sociale

Le collectif Demain la greffe propose de favoriser davantage la greffe d’organes dont le coût est très inférieur à celui de la dialyse, en réponse aux économies proposées par l’assurance maladie sur ce traitement de l’insuffisance rénale.

Les suites d’une greffe sont 10 fois moins coûteux que la dialyse, rappelle le collectif Demain la greffe qui rassemble patients, professionnels de santé, représentants de la société civile, à la veille de la Semaine nationale du rein, qui se déroulera à partir de samedi, et de la Journée mondiale du don d’organes, samedi 17 octobre, et dans le contexte de recherche d’économies avec la préparation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2010.

La direction de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) a proposé en juillet plusieurs postes de dépenses sur lesquels faire des économies dont la dialyse.

Elle a avancé l’idée d’appliquer un tarif unique, quels que soient le lieu ou la méthode employée, comme en Allemagne, pour réaliser plus de 100 millions d’euros d’économies, arguant que les tarifs français sont les plus élevés d’Europe (coût annuel moyen de 50.000 euros pour la dialyse à domicile, 60.000 euros pour l’autodialyse en centre et 80.000 euros pour l’hémodialyse en centre), rappelle-t-on.

“Une telle mesure entraînerait inévitablement une baisse de la qualité de la dialyse et se ferait au détriment de la santé des 33.000 patients dialysés en France”, déplore le collectif dans un communiqué.

“La CNAMTS passe à côté d’un gisement d’économies que représente le développement de la greffe rénale, qui permettrait en plus d’améliorer singulièrement la qualité mais aussi l’espérance de vie des patients concernés”, soutient le collectif.

En plus d’allonger la survie, la greffe de rein permet de diviser le coût par 10 par rapport à la dialyse. Le prix d’une année de dialyse se situe entre 50.000 et 80.000 euros par patient contre environ 8.000 euros pour la greffe.

En interrogeant 200 parlementaires sur la question du don d’organes et de la greffe dans le cadre d’une étude, les membres du collectif ont constaté que les députés et les sénateurs ne sont pas conscients de cet écart de coût.

La réalisation de 3.000 greffes de rein correspond à une économie de 90 millions d’euros chaque année, soit en cumulant sur 10 ans près de 1,7 milliard d’euros. Chaque tranche de 500 greffes supplémentaires génère une économie de 15 millions d’euros par an, calcule le collectif.

Dans le cadre de la révision des lois de bioéthique, Demain la greffe plaide pour l’élargissement du cercle des donneurs vivants aux amis proches du patient. Il demande un cadre favorable à la promotion de la greffe et des moyens nécessaires au développement du don et de la greffe en France, à partir de donneurs décédés comme de donneurs vivants.

En 2008, 222 patients sont morts faute d’avoir été greffés à temps, “donc en raison d’un défaut d’accès aux soins”, dénonce le communiqué.

Près de 14.000 personnes ont eu besoin d’une greffe en 2008 pour seulement 4.600 transplantations réalisées.

APM

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