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L’ONU préconise un accord international pour lutter contre le trafic d’organes

Un rapport publié mardi 13 octobre 2009 par les Nations unies et le Conseil de l’Europe en appelle à un accord international pour interdire le trafic d’organes humains, de tissus et de cellules, protéger les victimes et sanctionner les contrevenants.

“Nous affirmons comme principe de base qu’aucun gain financier ne devrait être lié à l’obtention d’organes et de tissus pour des greffes”, a déclaré Arthur Caplan, de l’Université de Pennsylvanie, un de ses auteurs. Malgré les propositions de mise en oeuvre d’un marché légal et organisé pour la transplantation, la marchandisation du corps reste une situation d’exploitation des pauvres. Les gens qui vendent un organe le font parce qu’il n’ont pas d’autre choix.”, a ajouté l’universitaire.

Les données sur le trafic d’organes sont rares. Selon les estimations du rapport, entre 5% et 10% des 68.000 greffes de reins pratiquées chaque année dans le monde résultent de cette pratique.

Le rapport met en lumière le “tourisme de transplantation”, qui correspond au déplacement de malades issus des pays riches d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord ou de certains pays d’Asie dans des pays pauvres, d’Afrique et d’Asie notamment, dans le but d’y être transplantés. Il leur en coûte en tout entre 70.000 et 160 000 dollars.

L’essentiel de la somme est destiné aux médecins et aux intermédiaires, seule une portion minime revient au donneur.

La vente de parties du corps n’est pas simplement contraire à l’éthique. Elle conduit aussi, pour le donneur comme pour le receveur, à des risques plus importants de complications que des greffes réalisées dans des conditions éthiques, volontaires et gratuites.

Dans 58% à 86% des cas, la santé des vendeurs d’organes décline, selon diverses études, souligne le rapport, ce qui n’est pas le cas pour les donneurs vivants volontaires et non rétribués.

En ce qui concerne les receveurs, une étude canadienne met en évidence un taux de survie à trois ans de 60%, nettement inférieur à celui que l’on observe pour les greffes “classiques”.

L’étude présentée mardi appelle à “un instrument juridique international” pour définir le trafic et fixer “les mesures de prévention et protéger et aider les victimes, ainsi que les mesures pénales pour sanctionner les crimes.” Ces sanctions devraient viser d’abord les intermédiaires et le personnel médical impliqué.
Télécharger le rapport

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