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arrêt des immunosuppresseurs : un marqueur biologique de la tolérance d’un greffon rénal

Un marqueur biologique de la tolérance d’un greffon rénal

Pour les spécialistes de la transplantation il est un objectif mythique : la tolérance de l’allogreffe. Il s’agit de permettre à un receveur de conserver un greffon sur le long terme sans immunosuppression. Pour déterminer quel patient pourrait bénéficier d’un traitement allégé, voire de l’arrêt, les médecins ont besoin de marqueurs biologiques. C’est à cette recherche que s’est attelé l’Immune Tolerance Network ST 507 Study group. Un groupe de travail constitué aux États-Unis. L’étude a été couronnée d’un certain succès. Des marqueurs biologiques et génétiques ont été découverts au sein d’une cohorte de patients transplantés rénaux qui n’avaient plus de traitement.

Kenneth A. Newell et coll. ont recruté la plus importante cohorte (à leur connaissance) de greffés rénaux dits tolérants. Il s’agissait, en effet, de 25 patients, dont 20 avaient spontanément cessé les immunosuppresseurs et 5, médicalement, pour des raisons d’intolérance. Tous avaient en commun de bien tolérer leur greffon sans traitement depuis au moins un an. Les médecins ont comparé leurs profils d’expression géniques et leurs sous-groupes de lymphocytes périphériques à ceux de patients greffés rénaux stables sous immunosuppression et à ceux de témoins sains.

Ces analyses comparatives ont permis de déterminer que la tolérance sans traitement était fortement associée à une élévation du nombre total de cellules B ainsi que des cellules B naïves. Il existait aussi une augmentation de l’expression des gènes de la différenciation et de l’activation des cellules B. Cette signature des cellules B était associée à une surrégulation de l’ARNm des CD20 dans les sédiments urinaires. À partir d’un seul et unique test, une PCR, une différence portant sur trois gènes a été mise en évidence entre les patients tolérants et ceux sous traitement : IGKV4-1, IGLLA et IGKV1D-13.

L’équipe conclut qu’elle a mis en évidence de forts marqueurs potentiels de tolérance. Ils permettraient de sélectionner cliniquement, avec facilité, qui peut bénéficier d’un arrêt ou d’une réduction thérapeutique. Ils fourniraient également un outil de surveillance au cours de la période d’arrêt des immunosuppresseurs. D’autant que l’analyse par PCR est d’un accès aisé.

Reste que les auteurs s’interrogent. L’élévation des cellules B et de leurs sous-groupes pourrait n’être qu’une conséquence de la tolérance et non sa cause. La deuxième solution pourrait être corroborée par de récents travaux chez l’animal. Au cours de greffes d’îlots de Langerhans la tolérance semblait induite par la stimulation des cellules B naïves ou transitionnelles.
 

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