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Découverte d’un médiateur pour prédire la progression des maladies rénales chroniques

Un nouveau médiateur pour prédire la progression des maladies rénales chroniques

Deux à 3 millions de Français souffrent de maladies rénales chroniques (MRC). L’équipe de Fabiola Terzi de l’unité mixte de recherche “Centre de Recherche Croissance et Signalisation” (Inserm 845, Université Paris Descartes) vient de publier dans Le “Journal of Clinical Investigation” un article sur la découverte d’un nouveau médiateur de la progression des maladies rénales chroniques. Il s’agit d’une protéine de transport sécrétée par le rein, qui accélère la dégradation rénale. La mesure de son excrétion dans les urines est susceptible de prédire l’évolution de la maladie chez l’Homme, un enjeu majeur pour les personnes atteintes de ces maladies silencieuses dont le diagnostic est souvent tardif.

Fabiola Terzi et ses collaborateurs de l’unité mixte de recherche “Centre de Recherche Croissance et Signalisation” se sont penchés sur l’étude des mécanismes moléculaires peu connus de la progression des MRC. En utilisant deux souches de souris réagissant différemment à la réduction du nombre de néphrons, ils ont montré que le gène codant la Lipocaline 2 (Lcn2) joue un rôle essentiel dans la progression de la maladie. En effet, la protéine Lcn2 s’exprime plus fortement dans la souche développant des lésions rénales sévères et son expression est liée à l’intensité des lésions. Plus importante encore, l’équipe a montré que l’inactivation du gène Lcn2 prévient la progression des lésions rénales lors d’une réduction du nombre de néphrons.

L’équipe de Fabiola Terzi a élucidé la voie moléculaire par laquelle la Lcn2 conduit à la destruction du rein. Lcn2 est un acteur-clé de la voie de signalisation activée par le récepteur d’un facteur de croissance, l’EGFR, connu pour favoriser la progression des MRC. L’activation de ce récepteur induit la production de la protéine Lcn2 qui, à son tour, agit comme médiateur en favorisant la prolifération cellulaire qui précède le développement de lésions rénales et la formation de kystes.

Chez l’homme, les chercheurs ont montré que cette protéine est aussi produite en quantité anormalement élevée dans le rein des malades, atteints de MRC, et que sa présence dans les urines est étroitement associée à la progression rapide vers l’insuffisance rénale terminale. Pour Fabiola Terzi et ses collaborateurs, il s’agit “d’une découverte très importante pour les patients atteints de MRC car l’excrétion urinaire de ce médiateur est capable de prédire l’évolution de la maladie.”.

Cette avancée est d’autant plus essentielle pour les malades, que la plupart des patients atteints de MRC ignorent leur maladie : elle ne provoque généralement aucun symptôme perceptible avant un stade avancé et à ce jour, il n’existe pas de véritables traitements contre la progression des MRC. Les auteurs envisagent à terme de valider ces premières données par un essai clinique qui pourrait aboutir à la mise en œuvre de cet outil pour la détection et le suivi des maladies rénales chroniques.

Voir les résultats de l’étude (en anglais).

 

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