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15% de la population française en ALD…

15% de la population française en ALD…

Le gouvernement le sait : il est globalement difficile de toucher au régime des affections de longue durée (ALD). Mais il est préoccupé par ce poste qui représente “la quasi-totalité de la hausse des dépenses de l’assurance maladie”, indiquent Les Echos du 30/11/2010.

Comme le montre ce quotidien économique, à l’appui des données publiées par l’assurance maladie cet automne mais “passées un peu inaperçues”, le nombre de personnes bénéficiant du régime des ALD ne cesse de progresser. L’an dernier, il a augmenté de 4,2%, représentant 8,63 millions de personnes au 31 décembre 2009.

Ainsi, note le journal, “15% de la population est désormais concernée” par cette couverture à 100% des soins liés à une pathologie sévère chronique. En raison de cette évolution, les coûts occasionnés représentent désormais près de 78 milliards d’euros, soit 59% des dépenses de remboursement, contre 44% en 2002.

Selon la direction de la Sécurité sociale, “cette augmentation s’explique à la fois par des raisons épidémiologiques (augmentation des pathologies sévères), démographiques, mais aussi par les programmes de dépistage qui permettent de détecter plus précocement certaines pathologies graves”.

Au 31 décembre 2008, environ 90000 personnes étaient inscrites en ALD 19 “Néphropathie chronique et syndrome néphrotique” et un peu moins de 5000 en ALD 28 “suites de transplantations d’organes”. Des chiffres à confronter à ceux de l’insuffisance rénale terminales (données du REIN) : à la même date, 37000 patients en France étaient traités par dialyse et 31000 étaient porteurs d’un greffon rénal fonctionnel.

Le coût de la prise en charge de 61 000 patients traités pour IRCT a été estimé à plus de 4 milliards d’euros annuels, qui se répartissent à près de 77% pour l’hémodialyse, 5% pour la dialyse péritonéale et 18% pour la greffe de rein.

Afin de limiter les dépenses, le gouvernement a décidé de “corriger certains abus ou de revoir à la marge son périmètre”. Dans le budget 2011 de la “Sécu”, soulignent Les Echos, “il y aura par exemple des référentiels par pathologie pour justifier le remboursement des frais de transport [et] les patients atteints d’hypertension bénigne ne seront plus pris en charge à 100%”.

L’assurance maladie en mal de remèdes structurels
En 2003 et 2004, le déficit de l’assurance maladie avait atteint 9% des dépenses de remboursement alors qu’aujourd’hui il n’en représente “plus” que 7%, montre le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (Hcaam) dans le projet de rapport annuel qu’il doit rendre prochainement.

Il n’empêche, soulignent Les Echos, l’actuel déficit est considéré comme “grave et inédit par l’effet d’un contexte totalement différent des années 2003-2004”. En effet, relève le quotidien : l’ensemble des budgets sociaux s’est dégradé, une importante dette accumulée a déjà été transférée à la Cades et le contexte de croissance reste incertain.

Pour le Hcaam, “le déficit de l’assurance maladie reste pour une bonne part structurel”. Aussi, pour y remédier, il considère qu’il faut agir en priorité sur l’organisation de l’offre de soins, notamment “sur les postes de dépenses les plus importants, c’est-à-dire sur les conditions d’un juste recours à l’hôpital et sur l’amélioration des parcours de soin des malades chroniques”.
 

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