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Greffes : l’Espagne en pointe, et c’est pas fini…

Malgré ses succès bien connus dans ce domaine, l’Espagne est elle aussi confrontée à une pénurie croissante. En particulier, l’augmentation de l’âge des donneurs entraîne des difficultés d’accès à la greffe pour les receveurs jeunes.

Ce constat oblige l’Organisation nationale des greffes espagnole (ONT) à améliorer encore son système de dons d’organes. Un système bien rodé puisque, “depuis dix-neuf ans, l’Espagne est leader mondial du don d’organes”, soulignait le secrétaire général du ministère de la santé, José Martinez Olmos, lors de la présentation du bilan 2010 de l’ONT, le 11 janvier.

Encore numéro un en 2010 avec 32 donneurs par million d’habitants, contre une moyenne de 18,3 en Europe et 25,5 aux Etats-Unis, l’Espagne n’en accuse pas moins une chute de deux points par rapport à 2009 (34,4 donneurs par million d’habitants).

L’une des causes pointées du doigt par l’ONT est que, depuis 2005, date de la nouvelle loi sur la sécurité routière, le nombre de donneurs provenant d’accidents de la route a été divisé par trois et ne représente plus que 5,7 % du total des dons d’organes, contre 8,3 % en 2009 et près de 20 % en 2003. A cette explication s’ajoutent la baisse des accidents du travail et l’amélioration du traitement des maladies cardio-vasculaires, mais aussi la part grandissante des familles rejetant le don d’organes, qui, pour presque 10 % d’entre elles, invoquent des raisons religieuses.

Afin de sensibiliser les communautés musulmanes et asiatiques, de plus en plus importantes en Espagne, l’ONT a récemment signé une convention pour la formation des professionnels aux particularités de chaque religion.

Surtout, pour compenser la baisse du nombre des greffes à partir d’organes prélevés post mortem, l’Espagne cherche à stimuler les dons du vivant, qui ne représentent que 10 % du total, en élargissant le cercle des donneurs potentiels.

Le don du vivant est réservé en théorie aux parents ou conjoints des malades. En 2009, l’Espagne a toutefois autorisé un don croisé d’organes entre deux couples – interdit en France. Une malade, avec laquelle le donneur potentiel était incompatible, a ainsi pu recevoir le rein du mari d’une autre malade, cette dernière recevant en échange celui de l’autre donneur.

En 2011, l’ONT a décidé d’aller plus loin et d’organiser “en début d’année” la première greffe d’organe donné par un “bon samaritain”, autrement dit par une personne se proposant spontanément pour donner, de son vivant et par altruisme, un rein ou une partie de son foie.

D’après le Monde, Sandrine Morel

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