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98% des donneurs de rein le referaient

98% des donneurs de rein le referaient

Si c’était à refaire, 98% des personnes ayant donné un rein à un proche recommenceraient : forte de ce constat, l’Agence de la biomédecine veut développer le don de rein du vivant, encore très minoritaire en France, en complément de la greffe à partir de donneurs décédés.

La greffe à partir d’un donneur vivant ne représente encore que 10% des greffes de rein en France, même si elle est en progression (+27% en 2010 avec 283 greffes). En Norvège, pays qui privilégie la greffe à la dialyse depuis plus de 40 ans, la proportion atteint 37%.

Le prélèvement d’un rein du vivant, s’il permet de raccourcir les délais d’attente de greffon (8.397 malades étaient en attente d’un rein au 1er janvier 2011), ne va pas sans poser de problèmes éthiques.

Il s’agit en effet de réaliser une anesthésie et une intervention chirurgicale, jamais dénuées de risques, sur une personne en bonne santé.

«Une démarche de don du vivant n’est acceptable que lorsqu’on accorde au donneur une attention au moins égale à celle accordée au receveur», a estimé vendredi devant la presse Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice générale de l’Agence de la biomédecine.

«On y va, on y va de manière déterminée», a-t-elle indiqué, précisant que l’Agence s’appuyait sur les résultats cliniques qui montrent de meilleurs résultats de la greffe lorsque le rein est prélevé sur un donneur vivant, mais aussi sur les conclusions d’une enquête sur la qualité de vie des donneurs.

Selon cette enquête, 98,4% des personnes ayant donné un rein à un de leurs proches recommenceraient si c’était à refaire.

«Les donneurs se portent bien. Mentalement, ils vont aussi plutôt bien», a précisé le Dr Marie Thuong (pôle greffe de l’Agence de la biomédecine).

Plus de 60% des prélèvements sont aujourd’hui réalisés par coelioscopie, technique chirurgicale moins invasive que la chirurgie traditionnelle et qui entraîne moins de complications.

En France, le don du vivant ne peut se faire qu’entre membres du cercle familial proche. Le plus fréquemment, le donneur est un parent donnant son rein à son enfant (36% des cas), selon l’enquête réalisée sur 500 personnes prélevées entre juin 2005 et mars 2009. Viennent ensuite les dons entre frères et soeurs (33%), puis entre conjoints (26%).

Depuis la loi de bioéthique du 7 juillet 2011, le donneur peut aussi être un proche du malade, sans lien de parenté, mais en mesure de prouver l’existence d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans entre eux.

L’Agence de la biomédecine va lancer à partir d’octobre un dispositif d’information sur le don du vivant à l’attention des médecins, notamment les néphrologues, qui suivent les patients atteints d’insuffisance rénale chronique, et sont donc «en amont» de la greffe. En Norvège, les médecins privilégient la transplantation avant l’entrée en dialyse.

Voir la synthèse complète de l’enquête sur la qualité de vie des donneurs vivants

D’après Libération du 30/09/2011

 

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