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La Ligue contre le cancer dénonce la réforme des indemnités journalières

La Ligue contre le cancer dénonce la réforme des indemnités journalières

“Lorsque l’on précarise les malades, c’est tout le modèle social qui est mis en cause…”

Dans son “Appel pour une prise de conscience des Parlementaires et du Gouvernement”, la Ligue contre le Cancer dénonce la diminution des indemnités journalières votée récemment par le parlement. L’argumentaire déployé a été réfléchi dans le cadre du cancer, mais il s’applique tout autant à l’insuffisance rénale…

Alors que précarité et exclusion sociale touchent de plus en plus de Français, la Ligue estime que cette mesure va immanquablement aggraver la situation de milliers de malades de longue durée au risque de fragiliser des situations bien souvent à la limite de la précarité. 

Ainsi les récents débats portant sur les indemnités journalières liées aux arrêts de travail ont révélé de la part de certains parlementaires et du gouvernement :

  • une méconnaissance totale de la vie des personnes malades atteintes notamment d’affections graves, concernées en particulier par des arrêts maladie de plusieurs semaines ;
  • une volonté de promouvoir une privatisation partielle de la protection sociale ;
  • une approche assurantielle et non solidaire de la prise en charge des malades.

En effet, en abaissant le plafond de calcul des IJ, le gouvernement, avec le soutien de parlementaires, enfonce un peu plus dans une précarité indigne les malades appartenant à la classe dite « moyenne ».

Il est important de rappeler :

  • que nombreux sont les salariés ne bénéficient ni de maintien de salaires (lié aux accords et conventions collectives) ni de complémentaire santé ;
  • qu’avec l’application de la réforme des indemnités journalières, un malade “au plafond” sans complément de salaire, toucherait au maximum (sur 31 jours) pour vivre ou plutôt “survivre”, sans pouvoir généralement bénéficier des aides sociales, 1168€ nets par mois. C’est 16% de moins que ce qui est versé actuellement alors que pendant toute la durée de la maladie, “les charges de vie”, elles, restent constantes : loyer, énergie, impôts…
  • que même en ALD, un malade doit supporter un reste à charge médical pour les forfaits et franchises non exonérées, auquel s’ajoutent le forfait hospitalier le cas échéant, ainsi que toutes les autres dépenses liées à la maladie, partiellement ou pas du tout remboursées.

Lorsque l’on entend un ministre déclarer sur Canal + que « il n’est pas anormal qu’un salarié malade touche peu d’indemnités puisque quand il ne travaille pas, il ne dépense pas », cela dénote une absence totale de connaissance de la vraie vie, de ses charges fixes, voire questionne la place même du malade dans la société.

Devant la gravité de la situation et l’inconsistance des mesures proposées, la Ligue contre le cancer demande l’abandon des dispositions prévues pour réduire les indemnités journalières et réclame que les décideurs politiques cessent d’agir dans la précipitation sans consulter ceux qui sont au contact des réalités sociales, civiles, civiques. Un message de raison auquel se rallie bien volontier Renaloo…

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