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Hépatite C : la guérison est désormais possible

Hépatite C : la guérison est désormais possible

En raison des améliorations spectaculaires accomplies dans la prise en charge de l’hépatite C, le cinquième congrès sur l’hépatite (Paris Hepatitis Conference), qui s’est ouvert lundi matin à Paris, est entièrement consacré à cette maladie virale fréquente et potentiellement grave. Car, grâce aux trithérapies, les trois quarts des personnes atteintes d’hépatite C peuvent désormais guérir, mais à condition d’être correctement dépistées et prises en charge. Or l’infection – désormais le plus souvent consécutive à l’injection de drogue, mais qui peut aussi être liée à une transfusion ancienne, un prélèvement ou une autre cause – reste longtemps silencieuse. Selon les dernières estimations, l’hépatite C touche entre 168 000 et 296 000 Français.

Grâce à l’association de trois médicaments (soit la prescription d’un “inhibiteur de protéase” en plus des deux molécules déjà données), 75 % des malades porteurs d’un certain type du virus de l’hépatite C – le génotype 1, le plus fréquent mais aussi le plus difficile à traiter – peuvent aujourd’hui définitivement guérir. “Jusqu’à l’année dernière, le traitement, associant interféron injectable et ribavirine permettait de guérir environ les deux tiers des porteurs des virus de génotype 2 et 3, mais moins de la moitié des malades atteints du génotype 1”, rappelle le Pr Patrick Marcellin, hépatologue à l’hôpital Beaujon de Clichy et président du “5th Paris Hepatitis Conference”. “Avec l’arrivée de nouvelles molécules supplémentaires, le taux de guérison devrait même passer à 100 % pour tous, avec des prises de médicaments simplifiées, des effets secondaires minimes ou inexistants et des durées de traitement très raccourcies.”

Seuls 62 % des malades dépistés en 2010

Pour ce spécialiste, c’est le début d’une véritable révolution. Et pourtant, l’optimisme n’est pas totalement au rendez-vous. Car, aujourd’hui, seul un nombre restreint de malades peut accéder aux progrès thérapeutiques, en raison de la surcharge des structures de soins. “La prise en charge de l’hépatite C nécessite des consultations en ambulatoire dans des services hospitaliers spécialisés où le nombre insuffisant de professionnels de santé rend les délais d’attente très longs”, explique-t-il. À tel point qu’actuellement il n’est pas possible de traiter tous les patients qui en ont besoin. Ces délais d’attente sont une perte de chance majeure pour beaucoup de malades, d’autant plus regrettable que le traitement est efficace.

Ce qui va avoir d’importantes répercussions en termes de santé publique à court et à moyen terme, prédisent les experts. Ils s’inquiètent de l’augmentation progressive de nombre de cirrhoses et de cancers, d’hospitalisations, de transplantations et de décès liés à la maladie, alors que certains d’entre eux auraient pu être évités par une prise en charge précoce. “Seuls 62 % des malades de l’hépatite C ont été dépistés en 2010 !” s’insurge le Pr Marcellin, alors qu’une politique de prévention adaptée et un personnel en nombre suffisant pour prescrire les nouveaux traitements permettent, pour la première fois, d’envisager une diminution drastique du “réservoir” de virus, voire l’éradication de la maladie.

D’après Anne Jeanblanc, le Point du 30/01/2012

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