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La Chine confirme que les condamnés à mort sont sa première source de greffons

La Chine confirme que les condamnés à mort sont sa première source de greffons

L’utilisation des organes des condamnés à mort pour alimenter l’activité de transplantation n’est pas un tabou en Chine. Déjà en octobre 2008 dans le Lancet, le ministre de la Santé, Jiefu Huang confirmait que 90 % des organes transplantés en Chine proviennent de condamnés à mort.

Aujourd’hui, c’est dans un journal national, le Quotidien des Lois que le ministre admet que les condamnés à mort demeurent aujourd’hui la première source de greffons. Cette déclaration s’accompagne d’une tentative de légitimation de la situation : en dépit des nombreuses campagnes de sensibilisation réalisées dans le pays, les Chinois peineraient à autoriser la réalisation de prélèvement d’organes après leur mort.

Des prisonniers trop éclairés pour être honnêtes

Cette tentative d’explication misérable cache mal les limites de cette opération de transparence. Le message de Jiefu Huang confirme en effet clairement que ces pratiques dénoncées à de multiples reprises par des organisations des droits de l’homme continuent à avoir cours en Chine. En effet, le discours du gouvernement chinois repose sur un paradoxe accablant : il déplore ne pas pouvoir se passer du vivier d’organes que représentent les condamnés à mort en raison des réticences de la population chinoise à donner leurs organes, tout en assurant que le consentement des prisonniers est toujours recherché.

Est-ce à dire que les détenus à la différence du reste de la population chinoise ont vaincu toutes leurs réticences culturelles à l’égard de la question du prélèvement ?

Des chiffres truqués

De même, les pouvoirs publics chinois admettent que 4 000 personnes sont chaque année condamnés à mort tout en indiquant que 10 000 greffes sont réalisées chaque année. La confrontation de ces deux chiffres suggère un taux de prélèvement sans égal chez des détenus tous consentants (et en bonne santé) et une utilisation optimale de tous leurs organes. A moins que les chiffres concernant le nombre d’exécutions ne doivent être fortement revus à la hausse. 

D’après JIM, Aurélie Haroche, 08/03/2012 

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