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Propositions choc pour temps de crise : Les malades dans le collimateur…

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Période électorale aidant, et bien que les candidats restent particulièrement discrets sur les questions de santé, différentes structures ne manquent pas d’imagination en la matière. Et les orientations sont pour le moins drastiques. On sent qu’elles ont été pensées par des gens en parfaite santé !

 

 

Ainsi, le “Figaro économie” du 16 mars dernier proposent “20 pistes pour baisser la dépense publique”. L’article propose de “faire maigrir l’Etat”, “de diminuer les dépenses sociales” et de “réduire les dépenses de santé”.

Dans ce domaine, il recense sept mesures. La première serait d’introduire de nouvelles franchises. “Beaucoup, à gauche comme à droite, y réfléchissent”, note le quotidien qui cite la proposition du think-tank de gauche, Terra Nova, qui préconise “une dose de solidarité, en instaurant une franchise maladie en fonction des revenus pour la médecine de confort, jusqu’à 1 000 euros par an. L’hôpital resterait remboursé intégralement”.

De son côté, l’Institut Montaigne (droite libérale) a planché sur un système assez cousin : “Une franchise pour les médicaments et une autre pour les consultations, le reste étant entièrement pris en charge par la Sécurité sociale”. Deuxième proposition, la définition d’un panier de soins. “C’est la proposition phare de l’Institut Montaigne : gouvernement et partenaires sociaux définiraient un panier de soins intégralement remboursés par la Sécu. Le reste (optique, soins dentaires, cures thermales, etc.) serait pris en charge par les assurances complémentaires. Pour Montaigne (…), c’est la garantie d’un meilleur contrôle des coûts”, note Le Figaro.

Reste une dernière proposition : revoir la liste des affections de longue durée (ALD).

“Avec le vieillissement de la population, les ALD explosent : 9 millions de patients pour 78 milliards d’euros en 2011. Des économies ont été faites depuis deux ans (moins de prises en charge à 100%, moins de transports sanitaires gratuits) mais d’autres, plus douloureuses, sont nécessaires. Pour la Cour des comptes, il faut “réviser” la liste. En clair, la réduire”.

Cette proposition très inquiétante pour les malades est également au coeur des préoccupations de Jalma, un cabinet de conseil qui vient de publier le rapport 2012 de l’Observatoire sur le financement de la santé en France. 

Cette société privée, employant 80 spécialistes de la protection sociale, a été crée en 1997 par des anciens de l’assurance Gras Savoye et se présente sur son site Internet comme “le partenaire des décideurs dans l’accélération du désengagement de l’assurance maladie et la révolution de l’e-business”. Et dans ce registre, elle n’y va pas de main morte…

Les vieux et les très malades dans le collimateur

Le rapport stigmatise deux populations : les plus de 60 ans, gros consommateurs de soins, et les malades chroniques. Les 16 % de la population française dépendant du régime des affections de longue durée consommerait plus de la moitié des soins et biens médicaux et concentrerait 63 % des remboursements du régime obligatoire.

Les plus dépensiers selon Jalma : les malades cardiovasculaires, les diabétiques et les malades atteints de cancers.

Si les rapporteurs n’osent pas s’attaquer frontalement aux malades du cancer, ils proposent cependant de faire sortir des ALD les maladies cardiovasculaires, le diabète et… la tuberculose.

Celle ci trouverait son cadre de prise en charge naturel au sein de la Couverture médicale universelle (personnes aux revenus modestes) ou l’Aide médicale d’Etat (Sécurité sociale pour les étrangers). Car c’est bien connu, la tuberculose, maladie de la misère ne toucherait que les pauvres et les étrangers.

Jalma veut aussi aller plus loin demandant le désengagement à brève échéance du régime obligatoire du “petit risque” (optique, dentaire et pharmacie à 35 %) et, plus fort encore, la suppression progressive de la prise en charge des indemnités journalières maladie. Une charge qui pourrait incomber dès lors aux employeurs… On n’ose imaginer quels pressions et contrôles pourraient, dans ce cas de figure, subir les salariés.

En bref, sale temps pour les patients. On ne peut que s’inquiéter d’une certaine convergence et d’une forme de radicalisation des propositions visant à réformer le système de santé, qui vont globalement dans le sens d’une moindre solidarité et surtout s’en prennent aux plus vulnérables, les malades… 

Sources : le Figaro Economie du 16 mars 2012 et Viva du 26 mars 2012

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