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Les personnes transplantées sous Rapamune vivront-elles plus longtemps ?

Les personnes transplantées sous Rapamune vivront-elles plus longtemps ?

La rapamycine (Sirolimus) (un médicament anti-rejet et anticancéreux, qui inhibe le mTOR1) allonge la vie des souris, mais elle provoque une intolérance au glucose et une résistance à l’insuline. Son effet sur la longévité est obtenu par la voie du complexe protéique mTORC1, tandis que son effet néfaste sur le métabolisme est médié par le complexe mTORC2.

Un inhibiteur spécifique de mTORC1 pourrait permettre d’allonger la vie et prévenir les maladies liées à l’âge, sans effet néfaste sur le métabolisme du glucose.

Pour vivre plus longtemps et mieux, il faudrait moins manger. En effet, la restriction calorique, c’est-à-dire un régime réduisant de 20 a 40 % l’apport calorique en maintenant une nutrition adéquate, allonge la durée de vie des animaux de laboratoire et améliore leur sensibilité à l’insuline alors qu’elle décline avec l’âge. La restriction calorique agirait en inhibant la kinase mTOR1 (pour mechanistic Target Of Rapamycine complex 1).

Étant donné la difficulté d’un tel régime, un médicament simulant cet effet offrirait l’élixir de jouvence tant recherché.

En 2009, on a montré que la rapamycine  allonge la durée de vie des souris, de 15 % chez les femelles et 10 % chez les mâles. Toutefois, de façon paradoxale, son administration chronique entraîne une intolérance au glucose et une résistance à l’insuline.

Dans une étude publiée par « Science » (Lamming et coll., Cambridge, Massachusetts), des chercheurs de MIT et de l’université de Pennsylvanie (Philadelphie) montrent maintenant que la rapamycine inhibe aussi le complexe mTOR2 chez la souris et révèlent que mTOR2 est nécessaire à la régulation par l’insuline du métabolisme du glucose dans le foie.

De plus, l’atténuation du signal mTOR1 est suffisante pour prolonger la durée de vie des souris, indépendamment des changements dans le métabolisme du glucose.

« Nos résultats démontrent que la réduction du signal mTORC1 est suffisante pour allonger la durée de vie, et que le signal mTORC2 a de profonds effets sur le métabolisme. Ils indiquent que mTORC2 pourrait être un acteur important dans la pathogenèse du diabète de type 2 et dans le syndrome métabolique », souligne le chercheur Lan Ye (université de Pennsylvanie, Philadelphie).

Cette étude ouvre la voie au développement d’un médicament anti-vieillissement.

« Nous espérons que, dans le futur, nous serons capables de développer des molécules qui ciblent spécifiquement mTOR1 », laisse entrevoir le Pr Joseph Baur (université de Pennsylvanie, Philadelphie).

« En dehors du développement d’inhibiteurs plus spécifiques pour mTORC1, nous voulons comprendre pourquoi l’inhibition de TORC1 prolonge la vie. Nous étudions actuellement les interactions entre mTORC1 et d’autres voies qui influencent la longévité, ainsi que ses effets sur la génération des radicaux libres et le contrôle qualité des protéines », ajoute-t-il.

D’après Dr Véronique Nguyen, le Quotidien du Médecin du 4 avril 2012 / Lamming et coll., Science 30 mars 2012, p. 1638.

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