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Pourquoi promouvoir en France l’activité de greffe de donneur vivant ?

Extrait de l’article publié dans Les Echanges de l’AFIDTN n°65

Les résultats remarquables de la greffe rénale de donneur vivant en terme de survie fonctionnelle à long terme et surtout de qualité de vie sont l’argument décisif pour encourager son développement. Ceci est d’autant plus valide que les greffons prélevés chez des sujets en état de mort cérébrale le sont chez des personnes d’âge de plus en plus élevé, dont la qualité fonctionnelle des reins est altérée, et tend à se dégrader à long terme.

Le bilan rénal précis réalisé chez le donneur vivant garantit l’excellente qualité fonctionnelle du rein prélevé. Enfin le temps de préservation et de conservation du rein prélevé avant la greffe est très court, réduit à quelques minutes. Ceci explique qu’il est plus rare, en cas de greffe de rein de donneur vivant, d’observer des problèmes de fonctionnement du greffon rénal, comme le retard de reprise de la diurèse après la greffe.

Après la greffe le traitement peut être parfois allégé et l’hospitalisation est souvent plus brève. A plus long terme, les lésions du greffon dues au phénomène du rejet chronique sont également moins fréquentes. Globalement, surtout en cas de greffe à partir d’un sujet de la fratrie identique dans le système HLA, la demi-vie des greffons de donneur vivant est significativement plus longue que celle des greffons de cadavre.

La greffe rénale de donneur vivant peut être programmée à l’avance, sans caractère d’urgence, en fonction de la période la meilleure pour le malade, des disponibilités du donneur, et de l’organisation de l’équipe de greffe. Cette programmation permet d’envisager sereinement la greffe dans les meilleures conditions médicales et psychologiques.

Il est parfois possible de réaliser la greffe au stade terminal de l’insuffisance rénale avant la dialyse ; cette possibilité comporte de nombreux avantages médicaux, sociaux et économiques.

La greffe de rein de donneur décédé ne suffit pas à couvrir les demandes puisqu’il y a trois fois plus de malades inscrits sur la liste d’attente que de greffons disponibles.
Ces malades attendent plusieurs mois, voire plusieurs années, un greffon de donneur décédé. Cette situation de pénurie risque de s’aggraver, car on observe, en France et dans les autres pays, une augmentation du nombre de nouveaux malades.
Pour que cette situation s’améliore, il faut qu’à côté du développement des greffes de donneur décédé les greffes de donneur vivant puissent être réalisées à chaque fois que les conditions en sont réunies.
Enfin, pour certains malades chez lesquels l’accès à la greffe de donneur décédé est rendu très difficile par la rareté de leur groupe sanguin, de leur groupe tissulaire ou de la présence d’anticorps en raison de transfusions, de grossesses ou de greffe antérieure, le recours à un donneur vivant apparenté peut être la seule possibilité de greffe dans un délai raisonnable.

Dr Hiesse,
département médical et scientifique de l’EFG

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