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Nouvel espoir dans la transplantation rénale

10 octobre 2008, AP

De nouveaux traitements porteurs d’espoir devraient permettre de réaliser des transplantations rénales sur des patients qui jusque-là n’y avaient pas droit car leur corps attaquait l’organe greffé de façon anormale. Cynthia Preloh leur doit la vie.

A 50 ans, cette femme diabétique sous dialyse rénale et dont les reins étaient détruits a pu recevoir le rein de son fils. Les médecins testent en effet de nouveaux moyens de berner le système immunitaire humain et de sauver un plus grand nombre de ces patients dits “hautement sensibilisés” (à très haut risque de rejet, hyperimmunisés), grâce à des organes prélevés chez des donneurs vivants -la formule considérée comme étant optimale. Ces travaux prometteurs sont menés à un moment où le système national américain de distribution des organes aborde une importante restructuration. Ces deux démarches combinées devraient permettre de réduire le temps d’attente d’une transplantation rénale.

Aux Etats-Unis, plus de 77.000 personnes sont inscrites sur une liste d’attente pour un rein prélevé sur un cadavre. Pourtant, chaque année, moins de 17.000 transplantations sont réalisées, soit environ 10.500 à partir de donneurs décédés et un peu plus de 6.000 à partir de donneurs vivants, des parents ou amis qui donnent leur organe à un patient spécifique. L’attente peut durer jusqu’à quatre, voire cinq ans, et plus de 4.000 patients de la liste meurent chaque année.

Pour réaliser une transplantation d’organe, il faut commencer par rendre compatibles les groupes sanguins et tissulaires du patient avec ceux du donneur. Les médicaments anti-rejet actuels sont si efficaces que les antigènes du système tissulaire peuvent ne pas correspondre parfaitement. Mais le rejet par l’intermédiaire d’anticorps dont souffrait notamment Cynthia Preloh représente une menace bien différente. Dans ce cas, le patient est de plus en plus “sensibilisé”: son corps fabrique des anticorps qui s’acharnent à attaquer la plupart des reins. Quelles en sont les causes? La grossesse, les transfusions sanguines, une transplantation antérieure, l’augmentation du temps passé sous dialyse rénale. Un temps d’attente plus long favorise la sensibilisation: c’est un cercle vicieux. Plus le taux d’anticorps est élevé, plus il est difficile de trouver un rein immunologiquement compatible. L’objectif est donc de débarrasser le receveur des anticorps spécifiquement dirigés contre le donneur et de l’empêcher d’en fabriquer encore. Pour cela, on peut filtrer son sang avant de lui transplanter l’organe, une technique appelée plasmaphérèse. On peut aussi lui injecter une immunoglobuline par voie intraveineuse, un mélange d’anticorps anti-infectieux qui fait que les groupes tissulaires ordinaires prennent le dessus sur les mauvais. Ces traitements expérimentés dans quelques hôpitaux des Etats-Unis se diffusent lentement. Ils sont par ailleurs insuffisamment puissants pour nombre de patients hyperimmunisés.

Pour ces derniers, les médecins testent depuis peu un médicament anti-cancéreux utilisé dans le traitement du lymphome (cancer du système immunitaire), le Rituxan. Il combat le lymphome en tuant certaines cellules productrices d’anticorps. L’été dernier, des chercheurs du Cedars-Sinaï ont publié les premiers résultats d’un travail préliminaire dans le “New England Journal of Medicine”: selon eux, le Rituxan a permis de réduire les quantités d’anticorps suffisamment pour que 16 patients sur 20 puissent être transplantés, et tous les reins sauf un fonctionnaient toujours un an après.

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