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Givre d’urée

8 mai 2005, Le Quotidien du Médecin

Cela fait deux ans qu’une femme, maintenant âgée de 57 ans, hypertendue et insuffisante rénale chronique, a refusé l’hémodialyse. Un jour, après une semaine d’infection respiratoire virale, elle est trouvée dans un état de détresse respiratoire. Avant l’admission à l’hôpital, elle fait un arrêt cardiaque qui est récupéré par l’équipe d’urgence. Elle est hospitalisée en soins intensifs.
A l’examen, on est frappé par des dépôts cutanés diffus d’une matière cristalline blanche. Les examens de laboratoire montrent une hyperazotémie (azote uréique sanguin : 74,3 mmol/l), une élévation de la créatinine à 1 326 µmol/l, un taux de bicarbonates sanguins à 5 mmol/l, un trou anionique à 26, un pH artériel à 6,74 et une pression artérielle partielle en CO2 à 50 mmHg.
On découvre que la patiente est atteinte d’une pneumonie à Staphylococcus aureus. Le décès survient.
A quoi correspondent ces petits dépôts cristallins blanchâtres qu’elle avait au niveau de la peau ? Il s’agit d’un givre d’urée, rare manifestation dermatologique d’une importante hyperazotémie, qui survient quand l’urée et d’autres déchets azotés s’accumulent dans la sueur et cristallisent par évaporation.

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