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Marie-Françoise : la greffe est un cadeau

Bonjour, je m’appelle Marie-Françoise, j’ai 45 ans, je vis seule, divorcée avec 2 enfants qui habitent avec leur père et que je vois peu.

J’ai eu la chance d’être greffée le 6 juillet dernier, j’ai été hospitalisée 3 semaines et tout s’est bien passé. Je m’étais préparée dans ma tête pour la greffe (grâce à ce site !) mais le vivre a été différent.

Le plus impressionnant pour moi à été la préparation pour la greffe : arrivée à l’hopital vers 14h en urgence, j’étais au bloc à 18h. Dès que la réponse a été OK pour la greffe après le test (crossmatch), on a arrêté la dialyse et tout a été très vite, radio, douche, examens…

Ce qui m’a énervée, c’est l’attente pour les formalités d’admission : 30 minutes qui m’ont paru une éternité… J’ai couru pour atteindre le 14ème étage de l’hôpital !

J’ai essayé de rester confiante et lucide tout le temps de l’hospitalisation, malgré quelques petits imprévus : IRM et biopsie en urgence, taux de créat. élevé, hypertension…

Je grossissais ou maigrissais, mais mon attitude positive a surpris toute l’équipe qui s’est occupée de moi, j’essayais même de remonter le moral des autres malades qui étaient bien plus mal en point que moi et parfois même des infirmières si surchargées. Dès que j’ai pu marcher, au bout de quelques jours, je me promenais dans les couloirs avec ma potence à perfusion en respectant les consignes médicales : doucement…

J’ai même eu quelques crises de fou rire qui m’ont fait du bien, j’écoutais des blagues à la radio ou je lisais, c’était ma façon de passer le temps. J’ai eu la chance de ne pas trop souffrir, et j’ai vite oublié les quelques jours passés en soins intensifs où je n’ai pas trop réalisé ce qui se passait, avec le bruit des machines, les tuyaux et les perfusions partout… Non je ne m’inquiétais pas trop, j’essayais aussi de poser quelques questions et de ne pas trop me faire assister.

Même si on m’a beaucoup bousculée, je me disais “c’est pour ton bien”. Mais je ne me laissais pas faire quand je trouvais qu’on me bousculait trop, moi qui n’osais rien demander avant… Le processus de changement commençait peu à peu, comme ma nouvelle vie avec ce nouveau rein.

Je comptais les médicaments, même quand le traintement a changé plusieurs fois, je vivais surtout dans l’instant présent puisqu’on s’occupait de moi. J’ai eu plein de coups de fils, de visites, moi qui me croyais seule au monde…

Ma vision de la vie a changé et ma vie aussi depuis que j’ai reçu ce rein en cadeau. 2 ans d’attente et de dialyse, 2 appels sans suite, déception, et puis l’inattendu, le coup de fil au travail vraiment par hasard… En passant dans mon bureau où je ne me rendais que 2 fois par jour ! Et tout s’est enchainé, je n’ai pas eu le temps de faire ouf…

Me voici chez moi, heureuse, différente, reconnaissante et avec plein de projets en tête. L’espoir d’une vie nouvelle ne m’a jamais quitté, il fallait juste patienter un peu. Et la confiance en l’avenir pour que toute la convalescence se passe bien, je positive et je me repose, je réorganise ma vie peu à peu. Ce n’est pas évident, je n’ai plus de repère, je vais vers l’inconnu et ça me fait un peu peur…

Comme je vis seule ce n’est pas toujours facile, alors je demande de l’aide aux amis pour les courses, l’aide ménagère pour le ménage…

Je suis heureuse quand je pose la main sur mon nouveau rein, parfois je me demande si je ne rêve pas si j’ai vraiment été greffée !

Mes amis me disent “tu es incroyable, on ne dirait pas que tu es greffée, tu as un sacré moral, une force !”. Moi je ne m’en rends pas compte… Bizarre la vie !

Je l’ai accueilli ce rein, avec tant d’amour, car pour moi c’est un don d’amour qui n’a pas de prix.

J’ai beaucoup de reconnaissance pour ce donneur anonyme.

Je ne cherche pas à savoir qui c’était, quelqu’un de bien forcément. Il parait que souvent c’est sa famille qui cherche à nous contacter, je verrai bien…

Je voulais apporter mon témoignage, car je crois qu’on vit tous la greffe différemment. Même si ça se complique, il faut toujours garder l’espoir en la vie, au hasard, garder la foi aussi.

Je vous envoie à tous plein de pensées positives d’amitié. Courage car je suis persuadée que tout arrive quand c’est le moment… Apprivoisons la patience…

En tout cas, je vis la vie comme un cadeau à chaque instant, malgré quelques contraintes provisoires, j’apprends surtout la patience et l’organisation.

Marie-Françoise

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